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jeudi 21 janvier 2016

SEXY SUSHI - J'aime Mon Pays (2013)




Je remercie France Culture d'avoir diffusé ce morceau dans une émission consacrée à la fachosphère, elle m'a redonné foi dans le pouvoir décapant du rock parodique.
Néanmoins, je dois dire que j'ai un peu écouté le reste de leur production, et que ça baigne dans un nihilisme qui n'est plus de mon âge.
Les Inrocks les qualifient de décapants, libertaires et vivifiants, et je ressens exactement l'inverse.

http://www.lesinrocks.com/musique/critique-album/sexy-sushi-decapants-libertaires-et-vivifiants/

http://www.lesinrocks.com/musique/critique-album/tu-las-bien-merite/

http://www.lesinrocks.com/musique/critique-album/sexy-sushi-inde-bandant/

mardi 24 novembre 2015

Black Yoga ? Pourquoi why not ?

Signalé par ce diable d'homme de NovaExpress qui ne dort jamais que d'une oreille, un disque curieux, qui chie un peu à l'oreille (selon l'expression du regretté Patrick Fonte dans son stand-up pédophile "L'enclume des jours") mais qui relève d'une intention louable, à défaut de convaincre mes organes auditifs rongés d'acouphènes dûs au stress de n'avoir pas su m'accepter moi-même ces derniers mois :

"Created by 200-hour RYT-certified instructor, Kimee Massie, BLACK YO)))GA is vinyasa style yoga set to drone, noise, stoner metal, ambient, industrial, space doom, and other traditional meditation music. It incorporates basic poses in a relaxed environment, while focusing on safe body mechanics. It’s a traditional class in practice, though darker than what you may typically associate with yoga. 

Since 2012, the music for these classes has been a series of mix-tapes. This particular recording, however, was performed and created by the BLACK YO)))GA Meditation Ensemble, an eclectic group of metallic hippies and doomlords, headed up by Kimee’s husband, Scott Massie. This ensemble has produced a soundscape tailored to create a heavy meditative space in order to spread the benefits of yoga to people within their own art and music communities: people who may battle depression, anxiety, alcoholism, drug addiction, trauma/PTSD, phobias, dark passengers, etc.; those who may not feel they fit into the typical yoga classes; the people who, in all rights, may most need the balance and release of yoga to return to and lead rich, fulfilling lives. 

“You can’t fully appreciate the light until you understand the darkness.”

C'est ma foi un lieu commun de la spiritualité, mais en sortant du bus je viens d'en croiser une version illustrée qui disait "Jamais l'ombre ne voit le soleil".
Renseignements pris, la citation exacte serait plutôt "Jamais le soleil ne voit l'ombre."
(Léonard de Vinci / Carnets de Root)
Ce à quoi je pourrais rétorquer mon Khalil Gibran : "Tu ne vois que ton ombre lorsque tu tournes le dos au soleil." voire mon Albert Einstein : "La lumière est l'ombre de Dieu."
Mais ça nous mênerait où ? au point de Godwin en deux coups de cuillère à pot, comme toutes les discussions d'Internet.
 
Pour en revenir au disque, les toxicomanes sourds-muets auront du mal à se laisser convaincre, mais pour le reste de la populace, c'est bien moins pire que ce que notre ami virtuel met en ligne chaque jour que Dieu fait, au gré de son inspiration inoxydable et roborative, en quelques clics judicieusement balancés d'un index souple dans Spotify, et sans doute sans trop se casser le baigneur.

[Edith] me signale qu'à force de blablater pour enrôler l'innocent surfeur de web dans les casernes tantriques de la concurrence, j'ai oublié de dropper le link qui y mène.

Merci à elle. A vous les studios.


https://blackyoga.bandcamp.com/ 


Une bougresse qui avait commis l'imprudence de m'écouter 
sur un forum hyper-secret est toujours en soins intensifs à l'hopital Bichat.

dimanche 19 janvier 2014

Road to Red II : Steven Wilson remixe King Crimson (2013)

Où l'on retrouve notre discret héros du rock progressiste au son social démo crade, celui-là même dont on pouvait dire récemment dans ces colonnes, Maurice, et je me chitte, que non content d'incarner aujourd'hui quasiment à lui tout seul le meilleur espoir des fanas du rock progressiste dans ce qu'il avait de meilleur en sortant des disques assez inspirés depuis qu'il était descendu de son arbre à porcs épiques, monsieur Wilson s'était piqué de remixer ses glorieux aînés, et non des moindres.

Gageons que les japonais vont encore s'en faire péter la rondelle en tirage limité. C'est pas tous les jours qu'on a la chance de réhabiliter un tel Fukushima sonore.

"Produced & mixed from the original multi-track tapes by Steven Wilson & Robert Fripp ", le mix de Red amène-t-il vraiment quelque chose ?
La question n'est-elle pas occultée par l'émergence d'un tel objet en tant qu'évènement, participant de cette la « disparition du réel », auquel se substitue une série de simulacres qui ne cessent de s'auto-engendrer, comme l'énonça Baudrillard ?

http://www73.zippyshare.com/v/93281497/file.html

mardi 19 novembre 2013

The Wingdale Community Singers - Night, Sleep, Death (2013)

Beaucoup moins cafardeux que le titre et la pochette ne le laissent présumer, voici un groupe choral de néo-folk qui accompagne idéalement les dimanches après-midis passés au coin du feu à trier les champignons ramassés sur Internet.




http://turbobit.net/download/free/dw7fgwtn3ch7

vendredi 24 mai 2013

Vers un conspirationnisme éclairé

Regarder la série anglaise Utopia m'a fait regretter les grrrandes séries conspirationnistes : Wild Palms, X-Files, les Invisibles de Grant Morrison...
L'ancêtre, c'est peut-être Jacques Dartan, qui m'avait fait froid dans le dos dès la fin des années 70 avec son cours d'initiation à l'orthologique :

"L'industrie a eu pour effet de substituer les conditions de l'abondance au régime de pénurie qui, biologiquement, fut celui des hommes depuis toujours. Certes, la plupart des économistes contestent cette substitution. A leurs yeux, l'abondance est restée utopie,  et ils n'ont pas tout à fait tort : un régime d'abondance n'a été toléré sur cette planète que dans l'unique cas de l'Allemagne hitlérienne. Mais les Allemands eux-mêmes ne savent ni comment cette chose s'est faite ni pourquoi elle ne fut possible qu'en Allemagne. Ils l'ignorent parce qu'ils ne veulent pas le savoir, et ce phénomène d'intolérance au vrai est universel. Il faut donc qu'il obéisse à des raisons spécifiques, qui affectent notre espèce tout entière.

Quelles peuvent-elles être ? C'est la question que se posa Léon-David Steiner. Il y répondit par une hypothèse qui avait le mérite de prendre appui sur un FAIT indéniable : l'autorité ploutocratique repose sur la pénurie. Nous verrons l'hypothèse steinérienne tout à l'heure. Commençons par un coup d'oeil sur le FAIT invoqué, pour nous assurer de sa réalité. Il est clair, en effet, que les hommes dont les besoins sont comblés peuvent devenir indociles à l'argent. On peut les tenter, les séduire, mais ils ne se laissent pas contraindre. Les affamés, eux, sont sans défense : ils ne discutent ni les salaires ni les ordres. les colonisateurs du siècle dernier s'en sont aperçus : ils se virent obligés de créer des besoins à la main-d'oeuvre indigène lorsqu'ils ne pouvaient la forcer. Donc, si la "loi d'airain" (celle de la faim, de la concurrence à mort ) cessait de gouverner les humains, les conséquences seraient celles-ci :

1. La contrainte par la faim échapperait aux puissants.
2. Il leur faudrait agir sur les classes dirigées par des moyens humains au lieu de préhumains.
3. Ils devraient apprendre  à exercer l'autorité au lieu d'en hériter les moyens sans nulle peine, ou de l'asseoir sur la force policière.
4. Bref il leur faudrait substituer la conscience humaine à l'instinct animal dans les rapports sociaux.

Ce serait le monde à l'envers : un renversement des idoles, une inversion des traditions, des usages, des habitudes, des valeurs matérielles, intellectuelles, morales. Les puissants et les maîtres y perdraient tout ce qu'ils possèdent. Il leur faudrait céder les postes de commandement à des hommes simples et vrais , qui n'auraient pas plus le besoin de paraître importants qu'Einstein n'éprouvait celui d'éblouir ses contemporains par l'élégance de ses vêtements. Lorsqu'ils sont libérés du besoin de paraître ce qu'ils ne sont pas, les humains deviennent ce qu'ils sont. Face à des hommes de cette sorte, les imposteurs de la puissance, du savoir et de la gloire seraient vite engloutis dans un abîme de subalternité et d'oubli.

On conviendra que, si les puissants et les maîtres avaient été conscients des conséquences inévitables d'un régime d'abondance, il y aurait eu de quoi leur engendrer une terreur panique. Tout plutôt que cet indicible désastre ! Mille fois plutôt la mort que cette humiliation totale ! Et cinq mille fois plutôt le collectivisme et ses policiers, qui, au moins, seraient des hommes tout pareils à eux. Une chose, cependant, est certaine : les puissants et les maîtres n'ont jamais été conscients de ces choses : tout ce qui a été publié depuis deux siècles en fait une avalanche de preuves.

Mais il faut quand même se poser une question : qu'auraient-ils pu faire s'ils en avaient été conscients ? Quels actes auraient-ils pu poser si leur objectif conscient avait été de s'abriter des conséquences d'un régime d'abondance ? De quels moyens disposaient-ils et dispose-t-on pour ôter aux humains toute possibilité de désobéir à leurs chefs ? Et, à défaut, pour faire durer la pénurie dans un monde où la productivité a pris le mors aux dents ? Trois solutions évidentes sautent aux yeux :

1. La plus sûre et la plus définitive est celle qui substitue le collectivisme au capitalisme. L'esclavagisme résout idéalement tous les problèmes de l'autorité préhumaine.

2. A défaut, une pénurie artificielle  peut sauvegarder l'autorité ploutocratique. La création de besoins nouveaux et la stimulation de ceux qui existent peuvent contribuer aux mêmes résultats.

3. Si, malgré ces précations, la productivité devenait menaçante, un moyen sûr de perpétuer le règne de la faim serait la multiplication des hommes. Tout rentrerait dans l'ordre (préhumain) le jour où les ressources de la planète seraient à nouveau insuffisantes pour les nourrir tous. Pour aller plus vite, il serait sage de veiller en même temps au saccage des dites ressources : il faudrait hâter l'érosion des terres arables, ralentir la percolation des eaux et polluer les océans."

C'était assez bien pointer les mécanismes plus ou moins inconscients qui nous font bousiller le futur depuis la dernière révolution industrielle, et suffisamment confidentiel pour séduire les aficionados de la pensée consciente et lucide.

J'ai des amis conspirationnistes, comme on pouvait dire avant l'avènement du mariage gay "j'ai des amis homosexuels" : une minorité ethnique de plus, engendrée par la déréliction des mass media (admirons au passage l'obsolescence programmée du terme, malgré sa pertinence sans cesse renouvelée) et l'incapacité des foules à admettre que le gâchis engendré par le passage éclair de l'homme sur Terre soit dû à son inconscience plutôt qu'à de la malveillance. 
De plus, les conspirationnistes ont fort à faire : non seulement ils sont entourés d'anti-conspis imperméables à leurs arguments, mais personne ne peut les blairer, et les non-conspis n'ont de cesse de les tourner en ridicule et de dénoncer leur parano, pourtant loin d'être infondée.

Bibliographie éclairante :

http://www.conspiracywatch.info/Bonnes-feuilles_r28.html

Pas besoin de conspis pour expliquer l'aveuglement des élites :

samedi 12 mai 2012

Richard Hawley - Standing At The Sky's Edge (2012)



http://laspikedelycmusic.bloguez.com/laspikedelycmusic/4374410/Richard-Hawley-Standing-At-The-Skys-Edge-2012-VBR-0-

j'achète tous ses disques, ce qui ne présume en rien de leur qualité.
Je ne sais pas si on trouve dans le commerce le 4 titres "false lights" qu'il a sorti l'an dernier qui était très chouette et moins rock, et que l'on peut trouver ici :


http://www.multiupload.nl/CH43GNWNGO

qui faisait suite à l'album studio qui a fait craquer mon coeur de midinette.

lundi 9 avril 2012

Grand Petit Mix #2

24 titres enchaînés, pour le payeur et pour le rire, mix réalisé à l'occasion des 40 ans de Fredo, qui est lui-même un mix entre Jean-Pierre Léaud, un pote à Monsieur Jean (la bédé de Dupuy et Berbérian) et une touche de folie albigeoise qui n'appartient qu'à lui. 

(penser à mettre une photo pour lui péter l'anonymat, à priori il s'en moque et vit aujourd'hui en Nouvelle - Papouasie.)

Fredo il doit avoir 50 ans incessamment, et comme moi c'est un vieux débutant.
d'ailleurs ça fait longtemps qu'on se le dit, qu'on est des vieux débutants, même quand on était plus jeunes, on se le disait, et puis ça a fini par arriver en vrai. C'est sans doute une tactik inconsciente mais pas tant que ça, pour prolonger notre jeunesse enfuie, la salope.
Comme me disait mon fils ce matin, "papa, sois donc un peu adulte."

Bref.
Et Y'a koidonc dans la compile à Fredo ? 
Henri Salvador, Sanseverino, Gérard Mansoif, LuisTrio, NoirDèz, Arthur H, Craig Armstrong, Ry Cooder avec Ali Farka Touré... des trucs qui plaisent à Fredo, quoi. 

Passque si tu compiles pour quelqu'un, c'est quand même pour lui faire plézir à lui plusskatoi, nan ?

Même principe que d'habitude, si cette compile n'est pas téléchargée pendant un mois, elle s'autodétruira, et je ne la remettrai pas en ligne, bien qu'il ne faille jamais dire "Fontaine, je ne boirai plus de ton martini-gin".

samedi 24 mars 2012

Les beaux livres de la vache qui lit : Ashe Barrett # 1



Tiens, puisqu'on en est à parler d'actualisation de potentiel, évoquons le cas Vincent Hardy.
Vincent Hardy ne finira sans doute jamais d'écrire la véritable histoire de Ashe Barrett.
Nous voilà donc éternels orphelins, on s'en doutait un peu, mais c'est l'occasion de se rappeler que le lien de l'attachement pend dans le vide.
C'est dommage, ça partait bien.
Vincent Hardy bénéficie de circonstances exténuantes, mais c'est pas une excuse.
Il vaut mieux faire envie que pitié, et à tout prendre, ne pas se préoccuper du regard des autres, à moins qu'on soit un tueur psychopathe dans le viseur d'un tireur d'élite du GIGN, mais il est alors bien tard pour refaire ses choix.
Les rares éléments biographiques collectés auprès de sources plus que douteuses ne permettent pas de reconstituer un parcours erratique, rendu d'autant plus malaisé que les vents karmiques soufflent assez fort à cette altitude où l'on tutoie les Géants de la Pensée Humaine.

Pour commencer, Vincent Hardy naît difficilement chez sa tante de Bujumbura, au Burundi, car sa mère avait dû s'absenter, prétextant des courses à faire, parce que ça mange beaucoup à cet âge-là.

Une des rares photos de Vincent Hardy bébé, entre son oncle et sa tante.

Plus tard, il est asséché émotionnellement sur le rivage de cette mère morte à marée basse, dont il apprend accidentellement qu'elle est décédée avant sa naissance, bien qu'elle ait tout fait pour lui cacher ce secret de famille.
Il est élevé à la force du poignet par un oncle incarné, rendu tétraplégique à la suite d'un bête saut dans une piscine vide, comme dans une célèbre chanson de Raoul Pitètre, oncle à qui il obéit dorénavrant au doigt, et surtout à l'oeil.



Quelques ouvrages écrits par son oncle, 
manifestement sous l'influence d'anti-inflammatoires périmés,
mais qu'est-ce que vous voulez, en Afrique on fait avec ce qu'on a, 
qui exerceront une forte influence sur le développement ultérieur de l'adolescent tourmenté.

Plus tard, il s'engage dans les commandos parachutistes, ce qui forgera sa personnalité de grand solitaire paranoïde, et donnera à son alter héros ce caractère décidé et risque-tout, surtout quand il s'agit de faire un choix erroné en situation d'urgence, don qui s'acquiert précocement et ne se perd que difficilement et presque par inadvertance, parce que même si on le laisse sur le siège à côté dans l'autobus 28 et qu'on fait mine de descendre à l'arrêt suivant, il se trouve toujours un Bon Samaritain pour vous faire remarquer que vous oubliez votre paquet, et tout est à refaire.
Plus tard encore on le retrouve inscrit à l’Institut Saint–Luc de Mons en section Arts Graphiques, et c'est difficile de comprendre pourquoi et comment, mais avec un coco comme ça vous imaginez bien que les contradictions inhérentes à l'être humain sont poussées dans leurs ultimes retranchements.
A la suite de quoi, et sans autre forme de procès, cette édition inédite dans le monde mondial, antérieure à l'album paru sous le titre "les 12 travaux d'Ashe Barrett" dans les années 8o chez Vents d'Ouest, est vendue à la main et sous le manteau sur le campus de Louvain-la-Neuve, ce qui n'est guère pratique, surtout quand la froidure condamne aux moufles pour éviter les engelures de poitrine, et on se l'arrache sans doute fort peu, vu sa teneur hermético-déroutante, pourtant indéniablement innovante et originale dans le domaine de la figuration narrative.
Encore plus tard  mais pas tout à fait le demain d'hier, une si belle aventure s'évanouit au milieu de nulle part comme le mirage d'un désert peut apparaitre au soiffard sur le plafond d'une oasis, alors que je ferais mieux de balayer la poutre que j'ai présentement empalée dans l'oeil de boeuf de ma porte.
L'Homme et Son Oeuvre inachevée retombent alors dans un oubli prématuré, et même Vincent Hardy a totalement perdu la mémoire de qui il était du temps d'Ashe Barrett, sauf s'il a revu entretemps le Angel Heart avec Mickey Rourke et que ça lui a provoqué une anamnèse (= amnésie de l'oubli), mais c'est statistiquement improbable.
Aujourd'hui, qui est enfin le demain d'hier et le hier de demain, il est illustrateur de livres pour enfants.

Voilà, vous savez tout ce que j'en sais, c'est à dire pas grand chose.
On peut redécouvrir avec une incrédulité croissante et une stupéfaction sur laquelle le temps n'a pas prise, l'enculé de sa race, le début de l'Oeuvre d'Ashe Barrett, sorte d'Homme Sans Qualités à la Robert Musil qui aurait fumé la moquette plus que de raison, et qui en subirait les conséquences dans un univers légèrement gauchi mais à forte présence policière, ce qui n'est pas plus paradoxal que le reste, tout en restant très attaché à sa crispation identitaire d'antihéros post-moderne rêvant d'aventure dans un monde où il est né un peu trop tard pour ça, bien qu'il soit doté d'une très riche vie intérieure, alors ça compense un peu.
http://bayfiles.com/file/4Y5t/NwG7f8/ashe_barrett_1.zip

http://bayfiles.com/file/5cnR/BEwPKY/AB2.zip

Qu'est-ce que j'oublie? ben de saluer dans l'allégresse et la dignité retrouvées là où on les avait laissées, la naissance de ce nouveau babylabel littéraire autoproduit, en souvenir des Editions Nallet-Boisrunvert, fruit d'une initiative privée de moyens mais dotée d'une mémoire de pachyderme et des clés du bureau pour pouvoir scanner sans nuire à la productivité de l'entreprise, alors que tant d'éditeurs indépendants et de libraires émérites ferment leurs portes après avoir mangé toute leur poussière.



vendredi 23 mars 2012

Chopin, Frédéric & Rubinstein, Arthur : Nocturnes (1965)

Après une tentative de suicide à 20 ans, Rubinstein s'ouvre soudainement à la beauté du monde.
C'est pas trop tôt.
Mais j'en connais qui ont mis plus longtemps que ça.
Il n'aura de cesse sa vie dupond durant d'essayer de transmettre son amour des choses et de la vie à travers la musique. 
C'est en 1965, âgé de 79 ans, qu'il réalise cet enregistrement des Nocturnes.
Comme le disait Boris Vian, quand on a tout usé, il reste les Nocturnes de Chopin.
A fond dans l'émotionnel, mais au moins ça fait émerger des trucs qui sinon seraient restés enfouis.

Et paf, à la surprise générale, un fichier torrent.


Les tapages, majoritairement nocturnes, 
représentent plus de 80 % des nuisances recensées 
dans la main courante de la Sécurité publique en 2007.

jeudi 15 mars 2012

Dans les Bardos, sans Brigitte...



Voyage avec Blueberry :

Quand Collin et Mauduit deviennent des personnages de Blueberry, la mythique BD de Jean Giraud, alias Moebius. 

 C'est une chouette idée que de tenter de pénétrer dans les albums de Blueberry pour essayer d'y prévenir ce pauvre Lieutenant Myrtille qu'il est désormais orphelin de père.
Il avait déjà perdu sa mère spirituelle Jean-Michel Charlier en 1989, d'ailleurs assez peu féminine au vu de sa production, et ne s'en était jamais vraiment remis sur le plan scénaristique, errant depuis lors dans des états proches de l'Ohio, dans l'attente d'une hypothétique et énième rédemption, depuis son renvoi de l'armée à la suite du complot pré-conspirationniste qui court de Chihuahua Pearl à Angel Face, pour moi le plus bel arc de la série même s'il manque singulièrement de flèches, qui n'arriveront que plus tard, bien que certaines se soient plantées plus tôt dans nos héros, mais chaque chose en son temps.

De plus, le procédé Collin-Mauduit® lorgne ostensiblement vers les très riches heures de la Production Radiophonique Farfelue & De Qualité, évoquant aux plus dinosauriens de nos auditeurs, au rang desquels j'ai le regret impavide de me compter, les aventures d'Adolf, le petit peintre viennois...
... avec lesquelles il tente de renouer, et y parvient parfois.
En fait assez peu, dans l'ensemble, mais si je disais cela, je leur ferais le procès inconscient de n'être pas capable de regagner mon Enfance à pied d'oreilles radiophoniquement aimantées vers des cieux plus cléments, idéalisés dans un âge d'or révolu où les aventures du Lieutenant Blueberry représentaient ma nourriture spirituelle favorite et unique, autour de l'arc "La mine de l'allemand perdu / Le spectre aux balles d'or".
Et ça, moi vivant, jamais.
Laissons les procès d'intention aux Inquisiteurs Espagnols, eux qui ne se gènent guère pour surgir providentiellement au coeur des sketches du Monty Python Flying Circus quand ils ne savent pas comment finir .
Mais pas de ça chez moi, dans mon Sublimatorium®.

Comme la radio est un média chaud, et l'on ne saurait honnêtement lui reprocher de ne produire que des sons, elle laisse l'auditeur sécréter ses propres images, dans ce siècle qui en surconsomme jusqu'à vomir, et là bon ben moi  tout de suite j'imaginais des choses un peu plus dramatiques et velues, à la Cronenberg ou Philip Dick : le cowboy inoxydable se rend compte que son univers se décompose lentement tandis que son démiurge fraîchement décédé s'éloigne dans les Bardos... c'est l'occasion salutaire mais toujours remise à demain d'une saine prise de conscience de sa mortalité, à l'instar de la décrépitude qui s'abat sur les personnages littéraires quand plus personne ne les lit…
mais ce n'est pas trop le ton de l'émission, et puis dans un format de 2 minutes, même l'immense John Warsen, du temps où il se murgeait à la 3D, ne saurait synthétiser ses obsessions mortifères au point de les rendre sensibles en 120 secondes krono, faut pas rêver.

Et puis de toute façon, il y a longtemps que Moebius avait contaminé Giraud, des pages entières de Blueberry basculent dans un univers plus proche de Castaneda que de John Ford, sans atteindre aux outrances de l'accident industriel cinématographique (je dis ça rapport aux investissement non rentabilisés, puisque ce fut le plus gros bide Gaumont de l'an 2002) qu'en avait tiré Jan Kounen, lui aussi grand amateur de psychotropes.

C'est ben ça le problème avec les tord-boyaux de la tête, c'est qu'après on n'est plus étanche, et si on est créateur de mondes, ben ça diffuse à travers les strates de l'imaginaire personnel, jusqu'au jour où on se retrouve l'otage de Palmer Eldritch.
Et il est alors bien tard pour chercher la marche arrière, qui n'est d'ailleurs pas fournie, même en option, dans ce type de véhicule.

Les Hollandais, non contents de cultiver des fromages sans trous et sans goût, et de professer autant que de pratiquer un libertarisme douteux depuis 5 décennies, se sont lancés dans la production à grand échelle d'Herbe Transgénique il y a déjà un moment, produisant une plante à la teneur inédite en THC, et quand tu tires trois taffes de skunk et qu'ensuite tu passes 4 ans à regarder tes pompes, merci bien, j'ai autre chose à faire de ma vie, si elle est d'accord.

Déjà que  j'arrive même pas à trouver une plage horaire psychologiquement idoine pour fumer celle que j'ai achetée le mois dernier, tellement que mon cerveau est le hall de gare de trains d'idées que je ne voyais plus guère s'arrêter devant chez moi avant ma cure de Fringanor®, bref et pour conclure, tant pis-tant mieux, ces 2 minutes de déconnade bouche-trou avant le journal de 8 heures de France Inter m'arrachent un pauvre sourire à l'heure où je dépose mon fils au lycée, et lui aussi.

Et j'allais oublier de faire le joint avec une aventure littéraire nettement plus ambitieuse et carrément  jubilatoire, sur le même thème de la littérature contaminée par le réel et vice-versa, dans ce roman de Jjasper Fforde, qui gagne au passage le jambonneau offert au lauréat du concours du patronyme ressemblant à s'y méprendre aux mots de passe générés aléatoirement par les petits frères et soeurs du défunt Megaupload au moment de télécharger les fichiers convoités, ouvrage si réussi que je n'ai pas lu les autres de peur d'être déçu, un peu comme les Japonais qui se font hara-kiri quand ils pensent qu'ils sont au top et que maintenant, ça ne peut que redescendre.




Ah ça, pour fumer des clopos en salle de rédaction
à l'heure où nous mettons sous stress, 
alors que frémissent les rotatives et que nous n'avons plus rien à nous mettre,
hormis une robe de chanvre en pilou cotonneux,
à la faveur de ces insomnies où d'autres en profiteraient 
pour rompre le pacte de Varsovit 
et tenter d'envahir la Pologne de leurs femme,
si elle ne dormait du sommeil du travailleur social épuisé, 
ah ça, on est .

Merci à Plouf pour le titre et à Wikipedia pour les infos pertinentes, surtout depuis que je sais ce que je cherche.
J'ignorais la teneur réelle du projet bloqué par les héritiers de Charlier "Bloub 1900", où la teneur en peyotl semblait définitivement l'emporter sur les cruchons de Jack Daniels, et finalement il vaut peut-être mieux qu'il reste dans les limbes, comme le Dune de Jodorowski.