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jeudi 25 août 2022

American Horror Story Unofficial Soundtrack saisons 1-6 (2016)

la disneyification des séries d'épouvante :
ça fait trop peur.

J'en ai rêvé, quelqu'un d'au moins aussi malade que moi l'a concrétisé : 
la collecte des musiques "utilisées" ("Unofficial Soundtrack", par opposition au "Score" ou au "Cast" qui désigneraient des musiques écrites spécifiquement) dans les saisons 3 à 6 de American Horror Story, l'inoxydable anthologie d'horreur télévisée,  sont rudement bath, et nous rappellent les grandes heures de la musique populaire américaine (Dr. John, Maria Callas, Frederic Chopin). 
Rappelons que les saisons 1 à 3 de cette série anthologique, qui agrégaient les grands thèmes de l'imaginaire d'épouvante de façon aussi maligne qu'une tumeur éponyme étaient rudement regardables, alors que Outer Range, qui fait sa maline en touillant western et physique quantique, ne vaut pas un coup de cidre.

https://download-soundtracks.com/television-soundtracks/american-horror-story-3-6-unofficial-soundtrack/

et les saisons 1-2, maintenant que je suis chaud dans ma quête auto-addictive :

https://download-soundtracks.com/television-soundtracks/american-horror-story-unofficial-soundtrack/

Foin de mes précédentes tentatives de leur arriver à la cheville :

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2014/01/american-horror-story-season-2-asylum.html

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2020/03/american-horror-story-confinature-2020.html

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2015/03/repost-american-horror-story-unofficial.html

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2014/03/american-horror-story-saison-3-coven.html

PrésidentMacron® avait mis son beau costume
pour nous annoncer la nouvelle
dans la saison 2 de French Banquier Horror Story

Mais au fait, quelles saisons regarder en priorité, maintenant que PrésidentMacron® sonnne « la fin de l’abondance », « des évidences » et « de l’insouciance », pour ne pas dire " la fin des vacances " ? toutes conditions psychologiquement optimales pour entrer sous le porche de American Horror Story, qui ne parle de rien d'autre que de l'empire américain succombant au spectacle de son effondrement ? hein ? hein ? Je sais pas, j'ai pas le temps de les remater, mais j'ai classé pour vous les 10 meilleures pages de classement des meilleures saisons de American Horror Story.

https://www.ecranlarge.com/series/dossier/1031999-american-horror-story-on-a-classe-toutes-les-saisons-de-la-pire-a-la-meilleure

https://www.urban-fusions.fr/american-horror-story-9-saisons-de-la-pire-a-la-meilleure/

https://www.dexerto.fr/films-series/les-9-saisons-damerican-horror-story-classees-du-pire-au-meilleur-1282409/

https://www.allocine.fr/diaporamas/series/diaporama-18678868/

https://vl-media.fr/american-horror-story-le-classement-evidemment-objectif-des-9-saisons/

https://www.konbini.com/biiinge/on-a-classe-neuf-saisons-american-horror-story/

Attention : n'oubliez pas que selon le proverbe africain bien connu, "celui qui avale une noix de coco fait confiance à son anus", et qui regarde American Horror Story s'expose à des milieux de nuit difficiles. C'est assez lourd à digérer, dans l'ensemble. Si vous m'envoyez vos propres scores, je mettrai les résultats dans un tableur, et on verra ce qu'on verra, ou alors sinon, l'Histoire jugera. Mais pour l'instant, elle est occupée ailleurs.

mardi 21 janvier 2020

Lovecraft Facts (6) : The Lighthouse

J'en avais un peu marre de me lover grave dans le crade autour de Lovecraft, alors je me suis dit "tiens et si j'allais au cinéma pour me changer les idées", mais comme je passe le plus clair de mon temps à me pâmer devant l’abîme du Temps généré par mon miroir, mon beau miroir 27 pouces à vortex (vortex \vɔʁ.tɛks\ masculin invariable. Tourbillon creux créé par un écoulement de fluide), finalement le cinéma a trouvé moyen de s'infiltrer chez moi comme un volute d'incendie austral passant sous la porte de mon bureau (que je cherchais vainement et à tâtons pour tenter une fois de plus d'en sortir) pendant que la maison brûle et que la veuve Chirac regarde ailleurs.

C'est un peu facile, de tout mettre
sur le dos des boucs émissaires 
J'attendais impatiemment la sortie illégale sous le manteau (dont Jésus Saint Paul Saint Martin donna jadis la moitié à un pauvre) du second film de Robert Eggers, ayant apprécié le climat franchement anxiogène et subtilement paranoïaque quoiqu'un peu malsain de son premier film "The Witch", très remarqué à l'époque par l'Amicale des Pétochards de Fauteuils, avec le soutien implicite de la Communauté du 1080p Tombé du Camion Juste Avant la Sortie en Salle, même si la résolution de l'intrigue du film m'avait paru décevante et en contradiction avec l'argument soutenu pendant tout le métrage qu'il était pas si long que mon article.
Un critique semi-professionnel s'en était ému, me privant du bon pain de mettre ses mots dans ma bouche puisqu'il les avait mis dans mes yeux :
Avouez que c'est quand même bien pratique de trouver grâce à internet des gens qui se creusent le ciboulot pour fournir des explications univoques à des films qui se complaisent dans l'équivoque et l'espièglerie de l'ambiguïté à choix multiple, pour peu que vous soyez hermétiques à l'implicite vous repartez les bras ballants et le bec dans l'eau.
L'important c'est de pouvoir réitérer ma protestation veloutée sur cette plate-forme à moi que j'ai, quitte à exiger des pouvoirs publics le tournage d'une fin alternative plus satisfaisante pour l'esprit humain et les lois de la sorcellerie en vigueur au XVIIeme siècle, et financée par le biais d'une campagne de crowfunding; protestation veloutée comme un yaourt aux fruits, brassée à ma mesure en jouissant comme un florent pagny âne florent pagny de ma liberté de penser et de me le dire, et de me le faire savoir à grands coups de millions de dollars claqués en bannières gif animées sur blogspot, et de la fredonner dans les commentaires des quelques milliers de blogueurs qui comme moi ont succombé à l'illusion égotiste de toute-puissance de décrire leurs impressions paradoxales du film, dans le fol espoir de devenir des influenceurs aussi constellés d'étoiles que des généraux sur Allociné, ou des leaders d'opinion aux centaines de suiveurs décérébrés sur Sens Critique, pour traumatique qu'ait été l'expérience du visionnage de The Witch, pas aussi éprouvante que le Possession de Zulawski, mais quand même, Eggers dès son premier film s’affirmait comme une valeur sûre du malaise cinématique, et c'est pas donné à tout le monde.
"Rejetée de leur communauté religieuse par un tribunal à cause de l'orgueil et l'intransigeance du père, une famille très pieuse et tourmentée par la vie coloniale sur une terre étrangère et hostile s'installe loin du village fortifié à la lisière de la forêt devant laquelle curieusement elle s'incline, avec interdiction aux enfants de s'éloigner. Les conditions de vie sont très rudimentaires, l'élevage et l'agriculture préférés à la chasse qui devient néanmoins une nécessité."
"Ma sorcière bien-aimée" versus "La petite prison dans la mairie", et bien plus que ça.

Tout concourait à faire de cette tragédie familiale un chaleureux calvaire, mais aussi un plaidoyer anti-obscurantiste, dans la mesure oùssqueu le Mal invoqué comme cause extérieure ne semblait exister que dans l'esprit de ces chrétiens fondamentalistes enfiévrés par le malheur qui s'abattait à coups redoublés sur leur humble chaumine (rudesse du climat, frugalité des récoltes, duplicité des animaux de basse-cour, puberté de la petite mettant son frère dans l'embarras scopique)
"Presque jusqu'à la fin, et c'est toute l'habilité du scénario, le spectateur est amené à penser que ce sont les personnages eux-mêmes, leur mode d'existence, leur isolement contraint, pour ne pas dire leurs dispositions mentales et les circonstances, qui les conduisent à ces extrémités."
C'est ce que je viens de dire, merci.
Sauf qu’à un moment donné, de manière inexplicable, l'intrigue se retourne, le film se parjure, les sorcières dansent, leurs ballets brossent, nos poils se hérissent, et Scorcese se met à tourner pour Netflix.  
Dommage. 
Mais ça avait un petit goût de revenez-y. 
C'était prétentieux, tordu, mais stylé.
D'où mon attente, sans doute disproportionnée, parce que je ne suis l'évolution du marché des films de chtrouille que de loin, qu'il est réputé chiche en Auteurs, et que Eggers avait l'air d'en être un, né d'une éclosion spontanée simultanée à celle d'un autre Fils à Pénible : Ari Aster (Hérédité, Midsommar).
Après avoir suscité de grandes espérances par leurs frayeurs digestes, tous deux sont parvenus à produire, réaliser et sortir un second film en 2019, faisant frissonner d’aise les bourrelets de graisse bio surbronzée des nombreux bobos friqués et autres branleurs californiens privilégiés qui se pressent chaque année à la grand-messe du film indépendant de Sundance dans l’espoir d’y trouver un remède à leur mélancolie de gosses de riches. 
Mystérieusement, ou alors c'est une Fatalité de niveau n+1 et c’est quand même pas de bol, The Lighthouse tombe dans le domaine public l'escarcelle des voleurs de coulures simultanément à sa sortie en salle, tout comme sa grande soeur possédée The Witch s'était retrouvée offerte et pantelante sur les plateformes où le Yog Sothoth du bittorent en freeleech rêgne en Maitre en 2015.

Prochainement en vente dans cette salle ?
Par égard pour ceux qui ne l'ont pas vu et désirent persister dans l'intention de ne pas en entendre parler, je ne voudrais pas déflorer le film, ni même débiter un boniment semblable à celui que mes estimés confrères, professionnels de l'invective cinéma ou proféreurs semi-pro d'anathèmes on-line, n'ont pas manqué d'asséner sur leurs organes de presse, tous ces blogs de cinéphagie si affriolants avec leurs dessous parfumés et leurs bonnes intentions d’apporter la lumière sur tel ou tel chef d’oeuvre méconnu du 7eme art, qu'on en parcourt une bonne dizaine pour se faire une idée cohérente de l'éventail du choix des possibles, et puis on finit par retourner au lit bouquiner du Lovecraft, parce qu'on s'est saoulé grave en laissant tourner l'heure de la dernière séance. Et puis la dernière fois que je me suis risqué à la critique cinéma, j'ai trouvé que c'était un genre littéraire difficile et exigeant. Qu'il valait mieux louvoyer pour contourner l'obstacle du divulgâchage, quitte à bifurquer vers l'expérimental, pour ne pas lasser le cyber-promeneur qui, dès qu'il tombe sur des expressions comme "chaque cadrage est tiré au cordeau" ou " force est de constater la rigueur implacable de l'intrigue", a tôt fait de débusquer derrière la sentence frappée au coin du bon sens le critique en herbe, l'exégète verbeux, celui qui comble son manque à être par l'écriture suppurante et plaintive, l'apprenti moraliste, voire le scabreux scatophage qui se complait dans une pénombre qu'il croit lovecraftienne alors que c'est juste les dieux jaloux d'ErDF qui lui ont coupé le jus pour défaut de paiement.

"La pipe qui s'éteint, la marée le lendemain" (vieux proverbe breton)

Pour dire quelques mots du film sans m'éventrer non plus sur les écueils des mystères qu'il recèle en ses flancs ventrus, je vais les évoquer de façon détournée, tout comme le film ne se gène pas pour aborder certains sujets en nous faisant croire qu'il nous parle de tout à fait autre chose.
L’histoire à laquelle nous sommes priés de croire est donc celle-ci : Deux hommes sont envoyés comme gardiens de phare sur une ile désertique et brumeuse. La durée du séjour a été convenue à l’avance : 4 semaines. L’époque est indistincte, et l’on doit se référer aux déclarations d'intentions et diverses notules pseudo-documentaires mais en fait commerciales (Electronic Press Kit) pour savoir quand et où ça se passe, alors qu'un carton "Au large de la Nouvelle Angleterre, 1895", par exemple, ça n'aurait pas coûté grand chose au producteur et ça aurait utilement renseigné le spectateur qui n'a rien voulu savoir du film avant de le voir, condition de virginité virtuelle requise quand je vais au cinéma ou quand il vient à moi en rampant sous la porte comme ce soir.
L'absence de datation historique est sans doute volontaire, le récit se veut intemporel et sans âge.
Dès le début, on se doute qu'il ne s'agit pas de petites vacances entre amis genre Brokeback Mountain dans votre villa les pieds dans l’eau, mais d'une âpre expérience de survie en milieu hostile, car le confort est rudimentaire (il n’y a pas de wifi) et les deux hommes ont très vite un rapport dominant/dominé, entre le vieux loup de mer qui a tout vu, tout lu mais pas encore tout bu (Willem Dafoe, rocailleux) et son taciturne apprenti (Robert Pattinson, blanc-bec pataud qui ne demande qu'à apprendre, tout en ayant son petit caractère) qui se retrouve commis d'office aux taches subalternes, alimenter la chaudière du phare en charbon, nettoyer la chambrée, préparer les repas... c'est l'occasion d'un douloureux travail de dégonflement de l'égo, et un questionnement de tous les instants sur la légitimité de son plan de carrière qu'il pensait tracé d'avance dans la hiérarchie des fonctionnaires assermentés de la compagnie des Phares et Balises.

Le monde se divise en deux catégories. Capisce ?
Pour l'aspirant Lighthouse Keeper, le stage de fin d'études se transforme rapidement en colonie pénitentiaire au phare Ouest. Les corvées s'accumulent, son maitre de stage est de plus en plus renfrogné de chez renfrogné et il s'est octroyé toutes les gardes de nuit là-haut dans le phare, et au cours des soirées qu'ils passent entre garçons qu'il faut bien animer avec les moyens du bord bien qu'on soit à terre, se déploie une conception un peu homophobique de la masculinité fin de siècle (le 19eme, parait-il) à grands coups de chants de marins, d'anecdotes pas piquées des hannetons et de grandes lampées de tafia englouties cul sec. Le petit Robert va dégringoler de mauvaise surprise en déception intime, et une suite de petites escarmouches verbales engendrera un inconfort relationnel croissant entre les deux hommes, on voit le moment où pour se venger nos compères vont dégrader la note de leur gîte rural sur Airbnb, mais y’a toujours pas le wifi. 
On ne peut qu'assister impuissants et de plus en plus hallucinés à la dégradation de l'humeur de Robert, parallèle à celle de la météo; pour une raison qui restera obscure, nous avons accès aux représentations internes de Robert, mais pas à celles de Thomas (c'est vrai que je ne vous avais pas dit avant que le vieux s'appelait Thomas, mais les identités de nos deux larrons seront de plus en plus fluctuantes et vacillantes au fur et à mesure qu'on s'avance dans le film vers un dénouement qu'on espère éclairant mais qui ne le sera que pour les thuriféraires de la pensée symboliste, car Eggers, comme Lovecraft, conchie l'époque actuelle et sa médiocrité crasse, et semble se réfugier dans une vision passéiste du cinéma pas réactualisée depuis Murnau, bien que son film soit parlant à ce sujet)
Vous visionnez de vieux films, les vôtres se situent au XIXe siècle. Êtes-vous seulement intéressé par le passé ?
Il est vrai que j’aime Dickens, Dostoïevski, Tolstoï, les sœurs Brontë, Mary Shelley, Virginia Woolf, D.H. Lawrence… Je sais que je devrais passer plus de temps à m’intéresser aux œuvres d’aujourd’hui, mais je reviens toujours à celles-là. D’ailleurs ma femme est consternée que je lise si peu de livres écrits après la Seconde Guerre mondiale ! (interview d'Eggers dans Télédrama)
Les faits sont les suivants :
- tandis que le jeune vieillard auto-intronisé Gardien de la Lumière se paye de belles tranches d'on ne sait pas trop quoi toutes les nuits en haut du phare, l’apprenti en est réduit à des rituels magico-religieux assez minables, faut bien dire ce qui est, avec une pauvre idole de bois trouvée dans la bourre de son matelas, n'évoquant que de très loin la féminité ondine ou terrestre.

Les vieilles morues sont en alerte.
- une sirène vient d'ailleurs s'échouer sur les cailloux, promesse d'amour de vacances de travaux forcés avec ses lèvres aguicheuses, mais l'idylle tourne court. Ce n'était sans doute qu'Arielle Dombasle venant vanter les mérites d’un océan sans plastique. (ne cliquez pas sur le lien, ça fait trop peur)
- les locataires précédents du phare, qui avaient pourtant promis avoir pris soin de vidanger la cuve étanche qui collecte leurs déjections en l'absence de tout-à-l'égout, ont sans doute menti, car la voici déjà pleine; et quand on va mettre de la chaux vive dessus, on se fait attaquer par des mouettes acariâtres qui en sont restées aux Oiseaux d'Hitchcock.
- la météo qui devait être radieuse suite à la présence d’un anticyclone au-dessus d'Arkham fraîchit méchamment, il devient temps de sortir les cirés mais par malchance ils ont un peu moisi dans le placard de la buanderie.
Je ne vous en dis pas plus, sinon on va spoiler en s'poilant.

S'ils avaient eu un peu de wifi,
bien des drames auraient été évités
Ces petites contrariétés s’accumulent et viennent gripper un quotidien déjà pas facile à vivre pour nos hommes qui se chamaillent pour des vétilles, s'accusant mutuellement d'incompétence, de mythomanie maritime et qui s'invectivent maintenant dans une atmosphère de huis clos théâtral ranci de rancoeurs recuites et franchement délétère, parce que le vieux émet force pets sonores et odorants, à tel point qu'à chaque fois que y'en a un qui allume sa clope on s'étonne que tout le phare n'explose pas.
Tout ceci étant exposé au sein d'un cadre carré (1.19:1) d'une éprouvante exiguïté, dans un noir et blanc gris charbonneux à peine adouci par un grain synthétique rajouté au papier de verre numérique. On y suffoque comme dans des chaussures trop petites. Sur le plan du stylisme, c’est somptueux, et bourré de références cinéma, théâtre, littérature, Kubrick, Beckett, Richard Corben (pour la taille disproportionnée du vagin de la sirène, qu'on aperçoit pendant une seconde 3 images, je le sais parce que j'ai déjà revendu toutes mes captures d'écran à la criée en ligne de la Turballe)
Ca, y'a pas à se plaindre du côté des alibis culturels, ils sont en béton, et le cinéphile, le vrai, celui qui déteste la vie et s'en protège dans les salles obscures ou devant le vide sidéral de son homecinéma qui lui masque la vacuité de son inexistence, est vraiment à la fête.

C’est aussi un film qui se croit malin et demi; à partir du moment où les faits et les récits qui les encadrent commencent à diverger de façon irréconciliable, on se dit que soit nos amis yoyotent, soit la Réalité se délite. Quand on prétend vous apporter la preuve absolue que vous êtes un gros demeuré alors que votre monologue intérieur validait jusqu’alors une toute autre théorie, bonjour la dissonance cognitive, et c'est alors la porte ouverte aux décompensations psychiatriques. En multipliant les pistes, Eggers n’en valide aucune, nous laissant face à une tache de Rorschach filmique, qui devient le reflet de nos propres névroses.
Quand le film s'achève, on ne sait pas trop ce qu'on a vu. J'ai lu autant de théories distinctes que j'ai parcouru d'articles de blog. Pour ma part, je crois que l’âpreté des conditions de vie des petites gens avant l’avènement du wifi me semble le vrai thème du film, en tout cas le seul qui soit traité un peu sérieusement : les autres sont vraiment esquissés d'une main de fumiste.
Mais chaque plan est tiré au cordeau, et l'intrigue suit son cours implacable.
Peut-être que ces deux-là n'ont été envoyés sur cette ile mystérieuse que pour distraire les songes de celui qui, dans sa demeure de R'lyeh la morte, rêve et attend. Si vous voyez qui je veux dire sans prononcer son nom, ça m'arrange. J'ai déjà bien assez de problèmes comme ça avec les entités.

Robert prépare déjà son prochain film :
l'adaptation du Necronomicon
Au final, on peut se permettre de croire avoir vu :
- un documentaire sur les troubles de la dissociation de personnalité, sous couvert d'un face-à-face mortifère entre deux gardiens de phare (Fight Club, explicitement cité dans au moins une scène de bagarre en état d'ivresse)
- une pochade sur les marins d'eau douce, mythomanes par nécessité : ceux qui restent à terre,  les "rampants" qui se racontent des histoires, puis y croient jusqu'à la déraison pour oublier leur haine d'eux-mêmes. Car plus une personne se trouve nulle, plus en général est aura développé de l'orgueil par-dessus pour arriver à survivre.
- une farce sinistre sur la rouerie du patronat. Mais je venais de voir Robert Pattinson dans une vraie farce sinistre, dont les enjeux ne se révèlent que dans les derniers plans et font qu'on peut sortir en ricanant de la séance, comme si on avait été mordu par un gilet jaune, le cas de The Lighthouse est plus tangent.
- une allégorie de l’aliénation au travail. Haha. Elle est bien bonne.
- une expérience sensorielle inédite où l'on doute souvent de ce que l'on voit, entend, ressent.
- Déposez vos autres suggestions ici.



Quelques pistes pour finir de noyer la sirène :

http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18686495.html

https://www.vox.com/culture/2019/10/15/20914097/robert-eggers-lighthouse-interview-witch

https://explicationdefilm.com/2020/01/03/the-lighthouse/

https://collider.com/the-lighthouse-ending-explained/?amp

https://blogs.mediapart.fr/iconoclash/blog/030120/lighthouse

samedi 2 février 2019

The Haunting of Hill House Soundtrack (2018)

Il y a beaucoup d'air et de silences dans la musique de cette série horrifique pas dégueu qui rappelle à la fois Six Feet Under et le meilleur d'American Horror Story (les 3 premières saisons, avant que ça bascule dans le grand guignol). Attention à ne pas confondre The Haunting of Hill House avec The House on Haunted Hill, et encore moins avec Return to House on Haunted Hill). En matière de maison hantée, rien n'égalera jamais plus la terreur distillée par Richard Matheson dans La maison des damnés, mais bon, on n'aura plus jamais peur comme à 15 ans en lisant un livre de poche dans la cour du lycée, il faut s'y faire. Comme le dit le gars de Télérama (il faut bien pallier la mystérieuse disparition de Pierre Serisier du Monde des Séries) :

"Mike Flanagan n’aime pas les effets tape-à-l’oeil, pas plus que le gore. Sa série est avare en effets spéciaux et ressemble souvent à une cousine de Six Feet Under angoissante – mais pas dénuée d’humour. Il s’agit avant tout de suivre, l’un après l’autre, les enfants Crain, pour comprendre ce qui les empêche d’être heureux. Certains épisodes se prêtent à une mécanique flippante à souhait – celui sur Nell, superbe conte onirique et romantique dont la chute est un grand moment d’effroi – d’autres tiennent presque du pur drame intimiste (celui sur la cure de désintoxication de Luke). Flanagan, admirateur de Stephen King (il a adapté Jessie, déjà pour Netflix), a retenu aussi ses leçons. C’est dans le quotidien et l’observation de la psychologie des personnages que la peur fleurit le mieux. The Haunting of Hill House est lentement submergé par la mélancolie. Tant et si bien que horreur et émotion finissent par ne faire plus qu’un."

Mais bon, c'est du journalisme professionnel, toujours un peu suspect de complaisance, dit-il en renfilant sens devant derrière son Gilet Jeune à demi-tarif. J'ai trouvé la chronique idéale de The Haunting of Hill House (la plus intelligente et la moins complaisante) sur un webzine, en cherchant à consulter les pires critiques d'allociné, souvent éclairantes :

http://www.dailymars.net/le-puits-et-le-pendule-the-haunting-of-hill-house-netflix/

Et la musique, dont tout le monde se fout à ce stade :

http://download-soundtracks.com/television-soundtracks/the-haunting-of-hill-house-soundtrack-by-the-newton-brothers/

L'inconvénient de s'enfoncer, même avec un enthousiasme mesuré, dans une série d'horreur psychologique, c'est que au 5ème jour d'imprégnation, on hurle dans son sommeil "il est mort !!!" sans pouvoir se souvenir de qui il s'agit au réveil, le 6ème jour on rêve de scolopendres purulents... il était temps que j'en vienne à bout. C'est toxique, quand même, ces trucs qu'on ingère sans en connaître la composition exacte, et qui sont faits à base de deuils, de fantômes, d'instants glacés, d'occasions manquées, de destins tragiques, de bruits dans les murs, d'apparitions spectrales ou démoniaques.
Alors que quand on revoit le Possession de Zulawski avec Isabelle Adjani qui avorte dans un couloir du métro berlinois en envoyant valdinguer ses commissions contre le mur carrelé comme si elle se prenait pour Rosamund Pike dans un clip de Massive Attack, c'est franc du collier, on sait qu'on se situe entre Cronenberg et Lynch de la grande époque, y'a pas d'embrouille.

lundi 14 janvier 2019

Colin Stetson - All This I Do For Glory (2017)

Je regarde parfois des films d'horreur modernes (plutôt que classiques), parce que j'ai besoin de nouveaux héros pour me nettoyer la tête de toute cette merde de gilets jaunes, de ma carrière épisodique de jeune CDD de 56 ans, du mariage de Houellebecq, et de l'effondrement à très court terme de notre civilisation en bout de course, malgré la pertinence et l'intemporalité du message de Jésus-Christ. Qui malheureusement s'adresse à des hommes, et non à la bande de singes que nous sommes restés, et pour qui ce message est illisible. Les films d'horreur, j’y cherche les racines du Mal et les clés de sa légitimité, et pour l’instant, bernique. C’est une routine rassurante pour moi, de ne trouver aucun responsable crédible à la malignité du monde, pourtant d'envergure. Dans Watch out, recommandé par ces foies jaunes de Télérama, c’est la frustration sexuelle qui pousse un gamin de 12 ans et demi grandi trop vite à se transformer en Génie du Mal et à trucider tout le quartier après avoir été éconduit par sa baby sitter. Distrayant mais peu crédible.




Dans Killing Ground, suggéré par le même article de Télérama, j'assiste à une variation appuyée et éprouvante du Délivrance de John Boorman, qui met en scène toute une famille d'innocents campeurs plus un bébé et une ado, qui en sortent en piteux état, voire qui s'en sortent pas.
Là, le mal provient sans équivoque de 2 tarés de l’outback australien, qui ressemblent comme des frères à ceux qu'on trouve en Loire Atlantique quand ils sont de basse extraction et alcoolisés, et qu'en plus Nantes a perdu. Des malfaisants de bas étage. Bien raccords avec ces trois racines du mal que sont l'avidité, la colère et l’ignorance, selon le bouddhisme.
Au final un beau portrait de femme « peut-on devenir résiliente en se faisant cyrulniquer ? » un peu pénible à suivre toutefois.
https://www.telerama.fr/cinema/watch-out-et-killing-ground-comedie-sanglante-et-angoisse-aux-antipodes,n5419225.php


Après ça, je passe carrément Allah vitesse supérieure avec Super Dark Times : une bande d’adolescents se met dans un pétrin très grave car le décès accidentel de l’un d’eux au cours d’une rixe stupide engendre un parcours santé s'enfonçant résolument vers une horreur de moins en moins dicible, tout sonne atrocement juste jusqu’à la résolution du mystère qui ne résout rien, l’un des protagonistes s’était juste transformé en dément assoiffé de sang à l'issue du premier décès accidentel, sans aucune justification des scénaristes vraiment payés à rien foutre pour trouver une cause crédible à ce déchainement de folie et de mort. Dommage, la première moitié est vraiment un calvaire très réussi pour nos chères têtes blondes, la mise en scène et les acteurs déboitent.
D’un autre côté, si le Mal Absolu avait besoin de se justifier, il serait Témoin de Jéhovah.
Cette pure gratuité du geste de xx me permet de saisir l’artificialité de la situation, et partant, de ne pas trop en souffrir.



Et mon dernier blind-test, qui date de hier après midi : Hérédité, dans lequel j’entrai abusé par des commentaires internet élogieux sur un site américain que je croyais digne de foi, pour me retrouver face à un tout petit Polanski période Rosemary’s Baby.
Evidemment si j'avais lu le billet d'ilaosé, j'aurais pu m'en passer; ils ont une certaine autorité spirituelle dans le domaine des films de trouille.
Et le stylisme, les décors et l'interprétation sont particulièrement soignés, bien que Gabriel Byrne en soit réduit à jouer les utilités. Une jeune actrice incarne la petite soeur malchanceuse de cette famille maudite avec juste ce qu'il faut de difformité naturelle pour suggérer la monstruosité sans la placarder partout, j'ai quand même passé un bon moment tirant vers les mid-70's, malgré le final grand-guignol. Le meilleur de ce film de peur
c'est sans doute sa musique, parce qu'on ne la voit pas. Elle est dark et obsédante à souhait, comme le genre l'exige, mais le générique de fin m'accroche l'oreillle : ce son de saxophone distordu, polyphonique et hurlant comme un Philip Glass sous acide est inimitable, et je l'ai déjà entendu. Mais où ?

http://exystence.net/blog/2018/06/08/colin-stetson-hereditary-original-motion-picture-soundtrack-2018/

Mon iTunes a plus de mémoire que moi, il s'agit de Colin Stetson, repéré il y a 8 ans sur un best-of de blog musical canadien qui s'est depuis abimé dans le rap et la variétoche, tant pis, il en faut.
D'après son wiki, ce type est un malade, mais rien qu'à écouter la bande-son de Hereditary, on s'en serait douté. Il n'a pas son pareil pour imiter le feulement d'un chat piégé dans un four à micro-ondes allumé, ou pour invoquer des entités sonores inconnues sauf de Lovecraft, Cthulhu ait son âme.
Et Colin Stetson, il a déjà fait plein d'albums ravagés chez Constellation Records, la bande de Godspiid You Black Emperor, je vous en mets un là
https://colinstetson.bandcamp.com/
sachant que toute sa discographie est hantée et déjantée.
Les fins connaisseurs semblent dire que New History Warfare Vol.2: Judges est un sommet de son oeuvre.
Quand on accède à la vidéo-ci-dessous par un simple clic, on comprend qu'il est dans la même démarche absolutiste qu'un Guillaume Perret vis-à-vis de son instrument.
On comprend que les gars d'Hérédité, ils soient allés le chercher. S'il existe une musique qui soit possédée du démon, c'est bien la sienne.




Finalement les moments où « ça » (l’épouvante) fonctionne bien dans ces films soi-disant de terreur, c’est quand le malheur s’abat de façon purement accidentelle sur de pauvres gens qui ne l’ont pas mérité. Ou quand ils sont broyés par une causalité qui les dépasse, et qui dépasse aussi le spectateur, comme dans Resolution.
Mais dès que la malveillance est attribuable à des humains où à des démons de plus ou moins bas étage, plutôt qu'à un destin aveugle et/ou à la loi de cause à effet, on bascule vite du tragique dans le grotesque.
Ca marche vraiment dix fois mieux quand on ne comprend pas pourquoi le Mal s'abat.
La prochaine fois que ça me prend, je me lance dans « The haunting of hill house »
https://www.telerama.fr/series-tv/the-haunting-of-hill-house,-la-serie-horrifique-de-netflix-hantee-par-le-deuil,n5845033.php
J’en ai regardé deux épisodes chouettement épouvantables (comme dans une recettes de nouilles au gruyère réussie où l’on met plus de gruyère que de nouilles, dans haunting l’effet horrifique vient de la proportion de deuil et de vies foirées, largement supérieur aux ingrédients de terreur pure et à un folklore difficilement renouvelable de fantômes, de démons etc...)
Heureusement que j’ai aussi regardé la saison 2 de The Deuce, aux enjeux dramatiques plus consistants que la 1
et la saison 1 de Kidding, avec Jim Carrey, vraiment très réussie, et constamment surprenante.
Mine de rien je vous fais gagner un précieux temps de visionnage.

lundi 30 mars 2015

[Repost] American Horror Story - Unofficial Soundtrack (2011)

J'ai un peu ramé pour exhumer cette compilation des entrailles du Net. 
Elle n'existe pas dans le commerce, ce qui veut dire qu'il y a un encore-plus-malade-que-moi qui s'est coltiné la recherche morceau par morceau, qu'il a patiemment recousus ensemble, comme les membres morts de plusieurs animaux non-vivants à qui il tenterait d'insuffler la vie en quelque pathétique parodie de créature viable. 
Pour ma part, je la trouve très réussie.


Les morceaux qui composent la bande son de la saison 1 de American Horror Story sont pour la plupart issus de l'Histoire de la Cthulhuture populaire américaine de ces cinquante dernières années.

Au départ, la série en elle-même ne me branchait pas plus que ça, et il aura fallu tout l'enthousiasme patronal (assorti de menaces voilées de retenues sur salaire) pour que j'investisse une grosse poignée de petits matins blêmes dans l'aventure, figé dans une posture yogique sur mon nouveau pouf de salon tricoté par ma douce et tendre à l'aide de 7 sacs de 20 litres de microbilles.

Entr'aperçue dans un motel poussiéreux de l'Arizona cet été, l'affiche du lancement de la saison 3 avait pourtant suscité mon émotion plastique.

Et les mètres à panser de la série télé m'ont fourni un alibi cthulhuturel en béton.

Agréable divertissement familial, donc, malgré quelques invraisemblances factuelles.

Par exemple, dans l'épisode 6 de la saison 1, une fille se fait zigouiller, enterrer sous trois mètres de terre par un infirme monobras, puis le psy a tôt fait de couler une chape de béton sur la terre encore meuble, et d'y bâtir un belvédère en bois Ikea 200 000 pièces, le tout pendant que sa chérie est partie faire les courses.

L'odieux connard se régalerait s'il avait vent de ces petits trafics avec la logique aristotélicienne, mais il s'occupe de exclusivement de blockbusters faisandés, attaché qu'il est à démontrer sa supériorité intellectuelle sur les bouses qu'il dissèque.

Pouffons.
Et regardons juste un épisode de plus.
C'est le principe des séries.

Bon, on n'est pas dans la finesse de Masters of Sex, non plus, hein, faut pas tout mélanger.






American Horror Story Jenerik from Fox International Channels on Vimeo.

Même pas peur.

[Edit] : la saison 2 était très bien, la 3 invraisemblable et la 4 s'est effondrée dans la surenchère. Comme Chuck Norris, les scénaristes ont joué à la roulette russe avec un chargeur plein.
Je republie la bande-son de la saison 1, c'est toujours ça que Daech n'aura pas.

dimanche 2 mars 2014

American Horror Story saison 3 : Coven

Quelle déception !

Bien sûr, Vladimir Poutine nous rappelle quotidiennement au jour d’aujourd’hui ces jours-ci que « les plus grandes déceptions naissent des plus grandes attentes».
Et qu’il serait bon de visionner des séries télé comme on consulterait l’actualité internationale : sans rien en attendre.
Mais quand même !
La saison 1 - sur le thème de la maison hantée - était honnête, la 2 - un hôpital psychiatrique tenu par des bonnes soeurs - inspirée, et pour fêter ça, l'arc narratif de la 3 a sans doute été griffonné sur un coin de nappe dans un bouge du vieux New Orleans par nos deux compères Murphy et Falchuk raide bourrés. Dommage.

Extrait du script trouvé dans le wiki de l'épisode 8 :
"Delphine se moque de Marie en lui disant que de toute façon, elle ne peut pas mourir. Marie lui coupe la tête, la prévenant que ce n'est qu'un début."
Sur le papier, ça semble un peu ballot, mais attendez de voir la mise en images !
Et tout est à l'avenant : poncifs, clichés et déjà vu à tous les étages.
Je m'en fous de spoiler, je suis descendu du train à l'épisode 6.
Pourtant, le générique avait de la gueule. Mais toutes les saisons de AHS ont un générique qui crache, ça s'appelle de la réclame, alors à qui se fier ?
Ou alors, les descendantes des sorcières de Salem, les vraies, voyant d'un mauvais oeil qu'on s'intéresse à elles d'aussi près, choisissent d'envoûter les scénaristes, les metteurs en scène et les acteurs de la série (seuls les chefs décorateurs semblent conserver leurs facultés à peu près intactes) de façon à rendre le visionnage tellement indigeste qu'on leur foute définitivement la paix.
Si c'est ça, y'a pas de doute, elles sont très fortes.



Allez, à mi-naufrage, on va se rabattre sur des valeurs sûres pas encore visionnées : True Detective, Hit & Miss, Top of the Lake, et puis finir Masters of Sex et Black Mirror, qu'on a laissé en plan depuis 2 mois. Après tout, ce sont des problèmes de riches.
Dire qu'avant-hier j'ai soutenu mordicus que les séries américaines étaient un espace de création et de liberté que n'offrait plus le cinéma... je m'en mords le chinois.

Heureusement, pendant ce temps-là, dans le Réel, Ukrainian Horror Story saison 3 démarre sur les chapeaux de roues, mais les scénaristes n'ont pas l'air très inspirés non plus.
Résumé des deux premières saisons :




Il n'est peut-être pas trop tard pour leur faire écouter le Déserteur de Benjamin Paulin... mais il est déjà bien tard.

mardi 18 février 2014

A Small Murmuration - Snow Ghosts (2013)



Un album expérimental inspiré par le roman d'horreur existentialiste « La Maison des feuilles » de Mark Z. Danielewski, ne saurait être fondamentalement mauvais.
La preuve.
D'habitude, je suis assez réticent à déléguer aux artistes le soin de dépeindre mes états d'âme, à supposer que j'en aie une; je sais que trop souvent ils vont délocaliser l'expression de mes sentiments dans des pays où le coût du travail sur soi est bien moins élevé qu'en France, voire en profiter pour mettre les leurs en avant, ou encore détourner mes émotions artistiques au profit de leur pouvoir d'achat, puis s'acheter avec l'argent que je ne leur abandonne qu'en très petites quantités pour les raisons susnommées des piscines encore plus grandes et des drogues encores plus préjudiciable pour leur psychisme d'écorchés vifs en résonance avec les traumas les plus profonds de l'inconscient collectif, participant ainsi à la folie généralisée de la surconsommation et hâtant bien malgré eux l'avènement d’un monde où il fera bon lire Pierre Rabhi le soir à la bougie, parce qu'on aura tout bouffé les ressources non-renouvelables et qu'on sera condamnés à avoir une empreinte carbone négative dans les siècles des siècles, mais là c'est open bar.

vendredi 31 janvier 2014

American Horror Story Season 2 (Asylum) Soundtrack [192~320kbps]







La promo est d'une laideur revigorante, mais la série est assez réjouissante, dans le genre cocktail fatal de tout ce qu'on ne trouve plus dans les films d'horreur d'aujourd'hui... avec de bons acteurs bien dirigés, des réalisateurs qui tiennent la marée, un chef décorateur pas manchot... on déguste ça avachi sur un pouf rempli de billes de polystyrène expansé en mangeant du chocolat blanc par petites doses, tous les jours entre 5 et 6 h du matin, et ça passe tout seul.
Comme le dit Pierre Sérisier, il sera difficile de rééditer le miracle d’Asylum.
Et la B.O. n'est pas piquée des hannetons non plus.
Pop, variété américaine des années 40, chants religieux à tous les étages de l'hôpital.

Ce qui m'a le plus épouvanté, c'est de ne pas trouver le forum maudit hyper-sécurisé sur lequel pirater la musique, il a presque fallu contracter un pacte avec le Démon, si ça vous arrive je vous rappelle d'apporter une grande vigilance aux lignes écrites en petits caractères. 


Link: DepositFiles
Password RAR: _prowler_

Votre attention : chez moi, les fichiers ne se sont pas ouverts correctement avec SimplyRAR, mais avec Stuffit Expander, sinon fini la garantie.



jeudi 30 janvier 2014

Name dropping : les origines du conflit





Je me disais bien que la version de "The Name Game" de Shirley Ellis qu'on entend dans une séquence très réussie de la très réussie saison 2 de American Horror Story était un peu trafiquée.
Ils sont forts, ces Américains, mais on ne me la fait pas, à moi.