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jeudi 26 octobre 2023

On est mieux là qu'à Ramallaaah...rg

J'ai beau être une tombe, je ne peux pas accueillir toutes les victimes du conflit au Proche-Orient. Il faudrait agrandir mon caveau, et imaginez que de l'autre côté du mur du cimetière, il y ait une colonie israélienne ou un camp de réfugiés palestiniens. 
Heureusement, il y en a qui ne perdent pas le sens de l'humour :

 

Ça m'aura au moins fait passer un bon moment.
Comme la vidéo n'était pas sourcée quand je l'ai reçue, j'ai cherché qui parlait, et d'où. 
Oh punaise, même Télérama en parle.
Bassem Youssef est médecin cardiologue égyptien, devenu humoriste et exilé aux États-Unis, et il était interviewé mardi à propos du conflit israélo-palestinien par un journaliste britannique conservateur. Leur échange est devenu viral.
La preuve, je le diffuse. 
Alors qu'en terme de viralité, je reste stable, autour de 37°2 le matin. 
Ca tombe plutôt bien, je ne savais pas quoi dire cette semaine.

jeudi 18 mai 2023

Lovecraft Facts (18) : Minimal Compact - Peel Session (1985)

Incantations dérobées dans un Necronomicon mal traduit en hébreu par un rabbin défroqué et lu de traviole, rageusement récitées sur un tapis musical plombé et malaisant, préfigurant ce qu'on n'appelait pas encore le rock industriel, imprécations blasphématoires éructées à la face de divinités malveillantes et infiniment pue-du-cul, émanations sonores méphitiques, endommageant durablement le corps astral : 

comme un air de bon chien-chien andalou
qui va donner la papatte
à son papa nihiliste stagiaire
(on est en 1984, ne l'oublions pas)
je hais bien content de retrouver les marécages mentaux hantés et radioactifs du Deadly Weapons de Minimal Compact, un groupe post-punk d'Israéliens échappés de Tel-Aviv et en goguette en Europe dans les années 80, comme Tuxedomoon avait fui San Francisco parce que, de l'aveu de Peter Principle recueilli de sa bouche aux lèvres purpurines quand j'étais branleur montpelliérain et qu'ils étaient venus jouer dans le coin, les gens y étaient trop feignants et trop défoncés.
Quelle joie de découvrir que Peter jouait de la basse et co-produisait l'album de Minimal Compact.



Je ne m'en suis jamais vraiment remis, comme de BlasphémaTorah, mais en pire. 
Si vous n'avez jamais incarné une joyeuse et intransigeante morbidité en vous ruinant le futur sur Deadly Weapons et en envisageant la dépression comme un des Beaux-Arts, je ne sais pas si vous avez raté quelque chose mais je suis impuissant à vous l'apporter, ne pouvant retourner en 1984, au sein de cet Eden pour Lugubres. 
Et pourtant c'est pas faute d'essayer. 
J'ai néanmoins déniché une Peel Session de 1985, qui voit nos sinistres lurons entonner leurs hideuses mélopées soutenues des échos orientalisants de bouzoukis nucléaires et de clameurs issues du chaudron des damnés, avec de subtiles variations dans les arrangements par rapport au disque, et franchement j'ai l'impression d'être de retour chez moi. Comme dans les cauchemars sous Tramadol, analgésique en vogue au Proche-Orient et très utile pour vivre sans espoir.



Malheureusement, le groupe ne s'est pas auto-suicidé après cette oeuvre maitresse, ils ont remixé et réarrangé à peu près toutes les décades leurs brûlots fétiches indépassables, se sont sporadiquement reformés et lentement propulsés dans un en-deça (l'envers de l'au-delà) de leur splendeur mortifère où ils n'apparaissent plus que comme une bande de petits vieux juifs et chauves, comme un pauvre couillon de goy qui tenta jadis de percer dans le milieu de la compilation cosmopolite, et dont l'insuccès fut à la hauteur de son manque d'ambition artistique, et après ça personne n'avait plus la force de lui jeter le moindre caillou pendant la 4ème intifada.

et des nouvelles de Minimal Compact qu'on aurait préféré ne pas avoir :

https://www.benzinemag.net/2019/11/23/minimal-compact-creation-is-perfect-ou-comment-depasser-le-piege-de-la-nostalgie/

dimanche 16 août 2020

Espers - Espers (2004)

Ceci est la pochette du premier album.
Espers est un groupe folk américain dont on peut entendre plein de morceaux sur soundcloud, alors que leur flux bandcamp est aussi étroit que la bouche de Michel Bouquet au repos. (un titre par album, je veux bien qu'on soit chez les pauvres, mais quand même, c'est ratche pingre)
Au départ Espers ils étaient trois, ils montèrent jusqu'à six, après quoi leur deux chevaux rendit l'âme. 
Les jeunes diront qu'il y a une faute, que s'il y a deux chevaux il faut dire "rendirent l'âme", mais les jeunes sont réputés ne pas savoir ce que c'était qu'une deux chevaux.
Les musiciens d'Espers, eux aussi furent jadis des jeunes gens, qui semblaient honnêtes et sincères dans leur démarche de dénudement musical, et on ne peut dès lors les taxer d'un revivalisme suranné ou mercantile, malgré notre envie compulsive de leur coller le sticker "néo-psyché" pour avoir l'air malin sur les blogs sur lesquels on ne cause pas, on seede. Leur musique acoustique un peu ramollo-dépressive mais somme toute relaxante sauf pour ceux que ça énerve, nous renvoie aux décennies d'avant la musique électronique, elle est tour à tour intrigante, lancinante, entêtante, vaporeuse, hypnotique, triste, naïve pas du tout faussement, tantôt même parfois carrément un peu ennuyante, mais pas plus saoulante que le glouglou d'un ruisseau qu'on regarderait couler dans la forêt en pensant à la vie qu'on aurait pu avoir si on n'avait pas ingurgité tout ce glyphosate, et d'ailleurs quand on voit dans quel mur l'obsession mortifère pour les musiques festives a mené le gang des Raoul Petite, on se dit qu'un peu de tristesse ne peut pas faire de mal, et la langueur un peu souffreteuse des morceaux du premier album d'Espers l'inscrit dans la mouvance des groupes musicalement conservateurs voire rétrofuturistes, moussus et mélancoliques, avec des guitares pas vernies et des pipeaux en bois d'arbre, exception faite de ceux qui ont eu une dispense de la Préfecture pour jouer un peu de fuzz de façon légère et discrète.
Les critiques de leurs disques par les Inrocks furent acclamées par les bloggeurs, mais Télérama n'en dit pas un mot.

Wikipédia se fendit d'une notice admirable de précision, qui fut scrupuleusement traduite en 18 langues dont le français, sans grande incidence sur les ventes.
Warsen faillit les mettre en ligne, mais y renonça, après des mois de tergiversations. Car il se rappelait la voix off au début de Phantom of The Paradise : "Ce film est l’histoire de cette musique, de l’homme qui les créa, de la fille qui les chanta, du monstre qui les vola."  et il ne voulait pas endosser le mauvais rôle et basculer du côté obscur du frilitche.
Car tous les albums du groupe sont bien sûr disponibles chez Vladimir_Illitch_Poutine.org.
Les disques ont été réédités physiquement en début d'année chez Bandcamp, mais tout est parti. Vous pouvez encore sangloter sur les fichiers numériques, au moins ça ne tachera pas les pochettes.
Comme l'a dit Edouard Leclerc lors de cette réédition, "même moi j'en ai pris une caisse pour miser sur le néo-rural dans mes espaces culturels à moi que j'ai, même si le confinement a commencé quatre jours plus tard, je ne regrette rien." 

mardi 2 juin 2020

[Repost] - Minimal Compact - Deadly Weapons (1984, Reissue 2003)

dimanche 11 janvier 2015

L'épouvante est un remède honorable à la mélancolie.



Dehors, il fait un temps à écouter ça.
Dedans, pas mieux.
Comment résumer cet album ?
Trois options :

1/ Erudition :
Rappelons aux plus jeunes que le groupe était constitué d'Israéliens émigrés en Belgique, mis à part le batteur qui était hollandais. Il est donc parfaitement logique qu'influences orientales et occidentales s'y mêlent. La musique de Minimal Compact pourrait en effet être décrite comme un mélange de cold wave et de musique orientale, comme le fruit des amours de Joy Division et d'Oum Kalsoum...

2/ Pertinence et impertinence :
Laconique commentaire d'un auditeur inspiré sur le forum Guts of Darkness, qui n'était pas d'accord (moi non plus) avec sa critique tiédasse :
Moyen Orient + Belgique 80's + cold wave = boucherie (casher, mais boucherie quand même).

3/ A la Warsen :
Un long cauchemar éveillé, traversé de lamentations, de cris de rage, d'un désespoir ontologique, suintant et mortifère, que rien ne viendra adoucir dans un crépuscule musical permanent, illustration sonore magnifique et glaçante de ma blague préférée de Salman Rushdie dans les Versets Sataniques : "Le monde est l'endroit dont nous prouvons la réalité en y mourant".

Bon, faut dire aussi que quelques joyeux lurons de Tuxedomoon étaient venus leur prêter main-forte.

Pistes préférées : (on s'en cogne la teub contre le mur des lamentations)
The Well
There's Always Now
Nada
Not Knowing
Burnt-Out Hotel

Enjoy !



Pour détendre un peu l'atmosphère plombée, car après tout c'est dimanche et les cyber-forçats ont bien le droit de s'amuser un peu, vous pouvez toujours méditer sur le fait que je sois bêtement content d'avoir retrouvé hier soir sur le forum du cafard cosmique cette citation définitive (j'adore les citations définitives) sur le téléchargement illégal : quand tu aimes la musique sans la payer, c'est comme si tu allais aux putes, tu t'amuses bien, et au moment de payer tu t'enfuis en sautillant, le pantalons sur les chevilles, parce que les macs c'est vraiment des connards.

Donc rien ne doit vous interdire d'acquérir cet album sur Itunes s'il vous a complu, poualokü.

mardi 2 juin 2020

rien n'a vraiment changé
sauf que
plutôt que d'acheter ce somptueux album de Minimal Compact avant de se tirer une balle, ce qui est une façon radicale de guérir la dépression post-Covid, autant l'écouter gratuitement sur bandcamp.
https://minimal-compact.bandcamp.com/album/deadly-weapons

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule Warsen.

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure.

samedi 14 mars 2020

Jon Hassell - Dream Theory in Malaya: Fourth World Volume Two (1981, Remastered 2017)

Les gens sont devenus fous.  
Les supermarchés sont mis à sac, dans l'ordre et le calme. Les bibliothèques municipales ont été prises d'assaut, en prévision d'une période de confinement d'une durée indéterminée. 
Au petit marché du samedi de mon village, comme le vendeur d'huitres ne pouvait me garantir la présence de son stand samedi prochain, vu que d'ici là les rassemblements de plus de 2 personnes seront sans doute prohibés, j'ai acheté 24 douzaines de fines de claires n°3, à stocker dans la baignoire avec de l'eau potable et du sel de Noirmoutier.  Il m'a assuré qu'elles tiendraient le coup.
Pendant ce temps, dans le virtuel, j'ai fait provision de films et de série, en téléchargeant 8 téraoctets de programmes audiovisuels divers, des fois qu'y nous coupent internet s'il y a trop de tension sur le réseau. Et sur mon blog, les gens m’ont tout dévalisé, je n’ai plus un seul fichier mp3 en rayon. Et j'ignore quand je serai réapprovisionné. Je vais être obligé de mettre une affichette sur le magasin pour expliquer la pénurie… Ou alors, je pars me réfugier dans le Temps du Rêve avec les Indiens Senoï de Malaisie, versés disait-on dans la science du rêve lucide... A moins que tout ça ne soit que racontars éhontés colportés par des anthropologues mythomanes et portés sur la bibine. 


Jon Hassell, après l'inusable album de trompinette trafiquée enregistré avec Brian Eno en 1980, remet ça dès l'année suivante avec cette "Théorie du rêve en Malaisie"... dont il avoue quarante ans plus tard que les prémisses en furent un peu moins ésotériques que ceux imaginés par notre Brigade Fantasmatique (Toujours en Quête d'un Mauvais Coup à Faire ou à Prendre).
Mais l'album est superbe, sauf pour ceux, et il y en a, qui restent enfermés dehors, et tout près de faire un malaise en Malaisie, allergiques qu'ils sont au son très particulier de sa trompette bricolée aux électroniques, et qui fait de lui le père spirituel de toute la racaille cyberjazz de maintenant, d'Erik Truffaz à Nils Petter Molvaer en passant par Guillaume Perret, n'en jetez plus la cour est pleine et les poubelles ne passent plus.
Le disque a été remastérisé en 2017, agrémenté d'un inédit qui avait sauté au premier pressage.
Houellebecq Akbar !

http://exystence.net/blog/2018/06/17/jon-hassell-dream-theory-in-malaya-fourth-world-volume-two-1981-remastered-2017/

jeudi 28 janvier 2016

Äl Jawala : Voodoo Rag feat. Rukie (2016)



http://www.jawala.de/de/home.html

Les immigrés qui tentent d'échapper à la misère et à la terreur qui règnent au Bougnoulistan ne font pas que pincer les fesses des dames en gare de Cologne.
En plus, ils leur cassent les oreilles.
Bon, je rigole, en fait le groupe est franco-allemand.
Die deutsche französische Freundschaft n'est pas un mythe.

http://jawala.de/presskit/#about




dimanche 13 décembre 2015

Rencontres Trans Musicales de Rennes (2007-2011)

Honteusement repompé de moi (et un peu rebricolé au passage du Temps qui, à l'instar des Passants, fait rien qu'à passer) quand j'écrivais mieux que je ne vivais :
Il y eut une époque lointaine où les Inrockuptibles étaient une somptueuse revue à dos carré, éditant irrégulièrement des CD bourrés de trouvailles musicales, qu'on ne pouvait recevoir que grâce à l'abonnement, et on avait alors l'impression d'entrer dans le Saint des Saints Musicaux et de faire partie des Heureux Elus du Bon Goût et de l'Elegance réunies.
Ce temps n'est plus, il est aussi révolu que le Dead Parrott des Monty Pythons est DCD sur DVD, et il fut sans doute entièrement une fiction issue de la rencontre entre un habile marketing et des aspirations triviales à être branché élitisme et sociétés secrètes (et un peu d'avidité sonique, c'est à dire si je décompose : attrait de la nouveauté + envie d'être ému par des sons plutôt que par des gens, etc...)
Heureusement, tous les ans, le blog musical "Said the gramophone" édite sur le web une grosse compilation très éclectique, et pleine de trouvailles.



C'est grâce à Said the Gramophone que j'ai découvert Tune-Yards ou Avec pas d'casque... et que j'ai pu leur envoyer des sous.
Ils ont de l'oreille et du goût.
Bien que quand on dit ça, ça signifie souvent "ils ont bon goût puisque c'est le même que le mien".

Ma mère avait d'ailleurs trouvé dans une copie de français d'un de ses élèves cette définition radicale de la bêtise : "un con, c'est quelqu'un qui pense pas comme moi".

Bref, cette année avec la compil du Gramophone, vais-je capter un peu de cette beauté, et de cette grâce qui sont rarement distribuées par l'amère Noël, en tout cas pas chez moi depuis que maman est morte et que je n'ai plus goût à grand-chose ?
Sur leurs 100 titres préférés par an, comme il y a du rhapeû et des chanteuses pour filles, je conserve une vingtaine de morceaux dans ma discothèque, et ça ressemble alors à s'y méprendre aux compils des Inrocks de dans l'temps, à condition de ne pas me croiser dans la glace, d'oublier qu'en 1994 on ne pouvait pas écouter de clé USB en voiture, et de m'étonner de ne pas chercher à savoir qui joue quoi (de façon à briller ensuite en société, en oubliant que je n'ai pas d'amis et que je consacre tout mon temps libre à la méditation du Tantra de la Main Gauche), sachant que dans les musiques sélectionnées par Gramofon et refiltrées par moi, c'est surtout l'incarnation sans cesse renouvelée de la jeunesse, de l'émotion (je bannis l'arrogance sonore, ce qui ne fut pas toujours le cas) et des mariages sonores improbables qui vont me ravir l'âme, bref c'est de la créativité, et ça n'appartient à personne sinon au génie de l'espèce humaine qui est ©Dieu, même si une palanquée de sociétés d'avocats américains spécialisées dans le droit théologique s'acharnent à essayer d'en déposer le brevet... et finiront sans doute par y parvenir.

[Edit 2015] : 

J'ai torpillé la base de données des compilations des Trans Musicales dans une caserne d'Alibabio dont je tairai le nom par excès de fausse pudeur maquillée en vantardise.
Comme pour les Inrocks ou le Gramme au Phone, je les ai patiemment et maniaco-dépressivement désossées, écoutées, retriées et recompilées.

Voici déjà les cuvées 2007 et 2011, pour la plus grande joie des auditeurs libres de prendre ce qui leur plait et de laisser le reste.

Des aveugles, des armoires, 
Des Blacks, des Chicanos, 
Des Junkies de soixante-dix, 
Rien que la peau sur les os, 
Des maquerelles, des gourous, 
Des mouchards, des pompistes, 
Des poètes, des marins, 
Des tueurs, des analystes, 
Des chauffeurs syndiqués, 
Des gardiens de cimetière, 
Des laveurs de carreaux, 
Des rouleurs de carrure, 
Des joueurs de go, 
Des ramasseurs d'ordure, 
Tout ce que la ville produit 
De sportif et de sain 
Avait rendez-vous là. 
ELLE ME DIT: ALLEZ VIENS !



 "Nightbird », Bernard Lavilliers - 1981

http://www.mediafire.com/download/m9zgberm9svj1ju/TrRens_2011.zip

http://www.mediafire.com/download/xwsr847xcfkczk1/TransRennes_2007.zip



[Edit 2015/2] :

En allant m’assurer de la validité des liens qui nous unissent à travers les âges, je découvre que la compile Gramophone 2015 est déjà en ligne.
Concerning bedtime, I’m doomed.