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vendredi 17 avril 2020

Loren Nerell & Mark Seelig - Cave Dwellers (2018)

Pour proposer un antidote auditif ou un vaccin tardif, voire la pilule du lendemain, agissant dès les premiers cygnes cliniques contre les vibrations de l'antimonde s'échappant à grand peine du Trou Noir Gravitationnel de Thomas et son groupe électrogène (Thomas ne vous l'a pas dit, mais il est l'incarnation de l'Équation de l'anti-vie, qui lui permet de déformer la réalité, l'espace et le temps à un niveau cosmique, que même Mister Miracle il a du mal à s'en dépatouiller), le dernier Loren Nerell & Mark Seelig est le complément alimentaire idéal pour Esgourdes Irradiées, relaxant et nutritif, il agit un peu comme le savon Calmolive, dont Desproges disait après l'avoir testé que c'était le savon des stars qui adoucit aussi les prunes.

En effet, Cave Dwellers contient des extraits rythmiques  de petits tambours chamaniques à main et des zigouigouis fractals mélodiques de gammes diatoniques majeures à la flûte de guitare en bois, d'ailleurs dans son univers musical les gammes mineures ont été proscrites pour incitation à la sédition mélancolique, et les anges n'y ont pas de zigounettes, qui seraient aussi choquantes que les belles images du blog impose ton anonymat (dont le projet est d'envergure, puisqu'il s'agit d'une compilation de la connerie sur Terre) qui ont été rendues difficiles d'accès sur tumblr, du fait d'une hypocrisie spécifiquement américaine, mais qu'on peut encore consulter sur twitter à condition d'y créer un compte, qu'on pourra parcourir d'un index amusé en écoutant le dernier Loren Nerell & Mark Seelig (j'attends l'indicatif de fin pour raccrocher sinon il faudra mettre une pub pour le comblage)

et voici le lien vers l'album dans lequel je viens d'investir la moitié de ma prime de confinement, grâce auquel vous aussi pourrez goûter aux charmes d'un temps newageux en fin de soirée :

https://lorennerellmarkseelig.bandcamp.com/album/cave-dwellers

précédemment parus dans la même collection de soignants de l'ombre du corps musical malade :
https://jesuisunetombe.blogspot.com/2014/05/loren-nerell-mark-seelig-tree-of-life.html
https://jesuisunetombe.blogspot.com/2017/04/steve-roach-mark-seelig-nightbloom-2010.html

jeudi 12 mars 2020

David Byrne - The Complete Score From The Catherine Wheel (1981)

Je fus jadis initié aux Mystères de cet album obscur - je ne voyais vraiment pas pourquoi il eut fallu se réjouir d'écouter la musique composée pour un spectacle de danse moderne, fût-elle écrite par David Byrne, et je ne le compris que lorsque je l'entendis, résolvant ainsi  sans le savoir l'équation d'un célèbre koan zen par ma seule perception musicale, car je fus mis en présence de la petite soeur maudite et voilée de "My life in the Bush of Ghosts"(1), album composé par David avec enthousiasme et Brian Eno dans l'effervescence créative qui suivit la sortie de "Remain in Light", l'album des Talking Heads dont nous nous sommes récemment re-repus dans ces colonnes et re-saoulés dans le salon. 

Les musiciens impliqués dans l'affaire :
https://www.progarchives.com/album.asp?id=29033
La Roue de Catherine, la Vraie Histoire :
https://www.youtube.com/watch?v=ghbOcEZV64c
L'avis de Jacques Boudinot, spécialiste autoproclamé de la chose :
https://www.allmusic.com/album/the-catherine-wheel-mw0000196850
Le lien vers le disque, dans sa radicale altérité :
https://www.mediafire.com/file/k79g4fbuinifb0m/DB_TCW.zip/file

____________

(1) à ne pas confondre avec "My wife in the Bush of Georges", film polisson-politique de Avide Burne sur la politique étrangère un peu ollé-ollé du 43ème président des Etats-unis, réservé à un public un peu plus mature que je ne le suis.

lundi 13 janvier 2020

Lovecraft Facts (5)

Et voici donc pas plus tard que tout de suite la célèbre recette du poulpe à la sétoise façon Lovecraft, pot aux roses autour duquel je tourne depuis une bonne quinzaine.
Tiens, non, ce n'est pas un extrait des Plus slurpeuses recettes de l'immonde, ce n'est qu'une des milliers de photos à la con qu'on trouve sur Internet,  photo à l'esthétique affirmée mais ambigüe, puisqu'elle joue sur plusieurs registres, dont celui d'un érotisme chic et malsain, photo à laquelle on peut faire dire ce qu'on veut, sauf ce qu'elle pense. 
Vous allez me dire, elle ne pense peut-être pas à grand chose, si ventre affamé n'a pas d'oreille, ventre plein encore moins, mais justement, on regarde peut-être la photo dans le mauvais sens. 
Peut-être que c'est la dame qui a voulu manger la bête après avoir regardé une émission culinaire un peu bourrative de David Cronenberg dans sa première période, et dont la position des mains sur sa poitrine indique à la fois la satiété, une volupté indicible, et peut-être un désir tardif de préserver ce qu'il lui reste de vertu en masquant sa nudité. Et elle a peut-être eu les yeux - qu'on devine gourmands et malicieux - plus grands que le ventre, parce qu'on dirait bien qu'elle cale un peu. Mais peut-être qu'il s'agit d'autre chose, et que c'est la bestiole qui a essayé de s'introduire dans la dame parce qu'elle a un mode de reproduction ovovivipare comme dans Alien, et qui se trouve obligée d'élargir certains orifices pour forcer son passage dans d'étroits boyaux avant d'aller y pondre quelque larve d'outre-espace.
En tout cas quelque chose d'innommable nous est suggéré, et réclame notre connivence, notre adhésion, ou provoque notre dégoût, notre indignation. Il y a 10 ans j'avais légendé la même photo "Alerté trop tard, le Comité de préservation de la faune sous-marine n'a pu intervenir" et si vous me laissez 10 ans de plus, j'en trouverai une encore plus rigolote, mais après on va encore dire que c'est le Warsen qui se mord la queue.
Qu'on ait lu Lovecraft ou pas, qu'on ait joué à des jeux vidéo plus ou moins bien inspirés de son univers quand on était petit, c'est un peu comme s'il jouissait d'une autorité spirituelle et d'un copyright de principe sur tous les trucs à base de tentacules. Littérairement, on se rappelle que c'est le champion très daté du préfixe privatif, même si c'était une super-bonne idée que les mots déclarent forfait pour décrire la source d'effroi, décrire c'est tuer la peur de l'inconnu.
Par exemple, cette nuit je rêve que je trouve devant mon garage une femme "déguisée" en agent de police, faisant semblant de monter la garde ; tout de suite ma conscience onirique me signale qu'il est impossible qu'elle soit un vrai flic, qu'elle n'a donc aucune légitimité à être en planque devant chez moi, en même temps que sur le plan vibratoire je ressens une horreur atroce, je la perçois comme un démon et un cauchemar énergétique digne du pire David Lynch, elle va me dévorer donc je lui saute dessus avant qu'elle m'explose à la figure, et je suis bien sûr réveillé par les cris de ma femme, qui est en train d'être molestée sans raison valable.   
Je me confonds en excuses.
Je n'ai pas tous les jours la chance d'être confronté au sentiment d'horreur cosmique.
Je reconnais qu'il est indicible.

En plus, c'est pas pour prétendre que ce début de peignée somnanbulique ait servi à quelque chose, mais quand même c'est troublant ces trous noirs : ce matin elle a retrouvé les clés de la boite aux lettres et son second jeu de clés de voiture, qu'elle nous accusait effrontément d'avoir égarés depuis deux semaines.
Qu'en conclure ? que comme rejeton illégitime de l'horreur cosmique, les photos de Richard Kadrey comme celle que nous avons vue au début de cet exposé, sont plus probantes que beaucoup d'autres hybridations. 
Avec des mitraillettes à chargeur camembert, je trouve que ça le fait moyen.
Il faut dire que Brubaker et Philips sont des stakhanovistes du climat "black et mortifère".
On les comprend : pour se consoler des horreurs du monde, et parfois du gâchis de sa propre vie, le tord-boyaux à base de criminels et d'existences foutues est ce qui se fait de plus efficace.

jeudi 9 janvier 2020

Lovecraft Facts (4)


Derrière un escalier suintant du web descendant à une cave à côté de laquelle le Darknet n'est qu'un aimable e-canular d'étudiant russe en master II de hacking, j'ai déniché un grimoire maudit, abominablement transcrit par un logiciel d'OCR défectueux qui caviarde hideusement le texte originel :
« De ses voyages dans les terres douteuses de l’indicible, Lovecraft n'est pas venu nous rapporter de bonnes nouvelles. Peut-être bien, nous confirme-t-il, quelque chose se dissimule, et se laisse parfois apercevoir, derrière le rideau de la réalité. Quelque chose d'ignoble, en vérité.
Il est en effet possible qu’au-delà du rayon limité de notre perception, d’autres entités existent. D’autres créatures, d’autres races, d’autres concepts et d’autres intelligences. 
Parmi ces entités, certaines nous sont probablement supérieures en intelligence et en savoir. Mais ce n'est pas forcément une bonne nouvelle. Qu'est-ce qui nous fait penser que ces créatures, aussi différentes soient-elles de nous, manifestent en quelque façon une nature spirituelle ? Rien ne permet de supposer une transgression aux lois universelles de l'égoïsme et de la méchanceté.
Il est ridicule d'imaginer que des êtres nous attendent aux confins du cosmos, pleins de sagesse et de bienveillance, pour nous guider vers une quelconque harmonie. Pour imaginer la manière dont ils nous traiteraient si nous parvenions à entrer en contact avec eux, mieux vaut se rappeler la manière dont nous traitons ces « intelligences inférieures » que sont les les lapins et les grenouilles. Dans le meilleur des cas, elles nous servent de nourriture ; parfois aussi, souvent, nous les tuons par simple plaisir de tuer. Telle est, nous avertit Lovecraft, la véridique image de nos futurs rapports avec les « intelligences étrangères ». Peut-être certains beaux spécimens humains auront-ils l’honneur de finir sur une table à dissection ; et voilà tout.
Et rien de tout cela n’aura, une fois encore, le moindre sens. »
Extrait de: Michel Houellebecq. « H.P. Lovecraft: Contre Le Monde, Contre La Vie. »

Surprise : sur le plan métaphysique, on n'est pas loin des intuitions fondamentales de Ptiluc, pour lequel Dieu est un être "infiniment mauvais et pue-du-cul."
(il faut dire qu'il fait bien mauvais aujourd'hui et que j'aurais tendance à abonder dans son sens).
Plutôt que Lovecraft, ou Lovecraft disséqué par Houellebecq, ne vaut-il pas mieux relire Ptiluc, sans doute moins démodé dans le choix de ses adjectifs ?

"L'importance majeure des accords mineurs" - Ptiluc, 1984 


lundi 6 janvier 2020

Lovecraft Facts (3) : enfin j'en tiens un !

Lovecraft Fact #1

En relisant sa biographie, je mesure combien Lovecraft a eu une existence pathétique, qu'on ne souhaiterait à personne, bien que du coup il ait pu la dédier entièrement à la poursuite de ses cauchemars, quelle chance, cauchemars qui in fine le dévorèrent vivant, et de l'intérieur, aussi trivialement qu'ils le firent du pauvre docteur Le Scouarnec, qui avait un autre type de cauchemar (et prétendait que c'était un rêve éveillé) mais qui devait quand même vivre dans un univers sourdement contaminé par une inquiétude lovecraftienne, au moins en ce qui concerne le risque croissant d'être un jour prochain soumis à la Question par des Grands Anciens déguisés en agents de la maréchaussée.
Mais que voulez-vous, chez ces gens-là le sentiment d'impunité est renforcé par l'illusion de toute-puissance, un peu comme chez les blagueurs blogguistes, mais on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps, et déjà tromper ma femme un quart d'heure s’avérerait le cas échéant une gageure, un challenge voire une performance sportive, parce que les réveillons ne m'ont pas fait que du bien par où ça passe, cf les articles précédents depuis que j'ai recommencé à écrire.
De toutes façons, cinquante ans, c’est le bel âge pour un homme : quand une femme lui dit oui, il est flatté, et quand elle lui dit non, il est soulagé. (David Lodge)
Lovecraft a eu une femme quelques temps, quand on lit ce qu'elle dit de lui on se dit que c'était vraiment gâcher la marchandise, quant à la tromper il eut d'abord fallu qu'il l'honore.
Bon, à la relecture, il n'y a aucun Lovecraft fact dans ce paragraphe, il va falloir travailler plus dur.
Je recommence.
Le docteur Le Scouarnec à 25 ans,
tenté par le démon de l'écriture
(allégorie)
Lovecraft Fact #1bis

Les « carnets noirs » de Joël Le Scouarnec, le chirurgien pédophile, dans Le Monde du 3 janvier.
Le journal intime du médecin, accusé d’agressions sexuelles et de viols sur mineurs et incarcéré depuis mai 2017, révèle un homme pervers et méthodique. De 1989 à 2017, il y détaille, jour après jour, les abus sur plus de 300 enfants.)
Et les enfants continuent de peupler les « carnets noirs », toujours plus, une addiction, effrayante sarabande de noms, d’adresses, ou juste une initiale, une silhouette, un fantasme, comme cette gamine qu’il n’a pas « réussi à coincer dans les toilettes » pendant une réception, cette petite invitée qu’il observe par le trou de la serrure au moment du coucher ou une gosse à la clinique dont la mère au bord du lit l’a empêché d’agir. Les odeurs corporelles, les sécrétions, les excréments − les siens comme ceux des autres − ont peu à peu envahi les pages. Il s’en délecte.
(...) A l’hôpital de Jonzac, le chirurgien ambitieux et fou de travail s’est mué en médecin effacé, courant derrière les vacations pour faire sortir du rouge le compte commun qu’il a gardé avec sa femme. « Il était un peu le sage de l’équipe, présent mais pas intégré », raconte un collègue. Le midi, Joël Le Scouarnec ne déjeune pas au self de l’établissement. Il préfère rentrer chez lui. Là, il se met nu, sa nouvelle façon d’être. Avale une boîte de conserve, penché au-dessus de l’évier. Puis télécharge des images pédopornographiques, une addiction, ses nuits y passent aussi, tant pis pour le retard à ses consultations. Ou alors, il se photographie, inlassablement, en tutu, avec une perruque à frange ou une culotte d’enfant volée au gré des occasions. Des mois durant, il ne se lave pas et s’en réjouit. Le whisky l’empêche parfois de tenir sur ses jambes.
Aaah ben voilà, tu vois quand tu veux : ces horreurs me semblent plus innommables, bien que les journalistes du Monde aient su les nommer, que celles imaginées par Lovecraft (bien que les siennes fussent quand même pittoresques, sans toutefois impliquer d'extra-terrestres qui ne se lavent pas, y'a quand même des limites). Moralité : quand il s'agit d'évoquer le bonheur, la littérature nous élève toujours plus haut que le réel (dans le réel, pas de Nirvana sans addiction) cf "Pandore au Congo", le meilleur roman que j'aie lu l'an dernier sur notre rapport intime à la fiction. Alors que question malheur, le réel l'emporte toujours, comme le docteur vient de le rappeler. C'est pourquoi les bouddhistes nomment l'univers phénoménal "Samsara", l'océan de souffrances. "Le désir de Nirvana, c'est le Samsara", ajoutent-ils souvent d'un air goguenard. On les comprend.

dimanche 5 janvier 2020

Lovecraft Facts (2)

Résumons l'article précédent, pour ceux qui n'ont pas le temps de lire, comme je l'ai lu sans en croire mes yeux au bas d'une page web France info tv :
Fans de Lovecraft faisant du barouf devant l'ambassade
irakienne des Etats-Unis où s'est réfugié Abdul Alhazred
pour qu'il écrive la saison 2 du Necronomicon.
Ne vous inquiétez pas, elle arrive.
- Lovecraft écrivait des trucs de fou qui faisaient trop peur, mais c'est parce qu'il était pas bien dans sa tête. Ca n'a pas empêché des générations d'adolescent.e.s de s'en goberger en poussant des petits cris d'orfraie, c'était chouette mais c'est fini, maintenant ils vont sur Internet où les mystères de l'univers leur sont souvent dévoilés avec moins d'élégance par Matzneff, ses incubes, ses succubes, son big Bazar et son quatuor à pétrole. Pendant ce temps, les horreurs persistent dans le Vrai Monde Réel et rendent fou l'imprudent qui se penche dessus. 
Pour s'en convaincre, relire l'article précédent au lieu de me croire sur parole, parce qu'un résumé est forcément réducteur, et qu'en plus il n'était pas très long.
En tout cas moins long que le sempiternel article de Jean-Pierre Filiu sur la partie de billard à trois bandes que se jouent les Etats-Unis, l'Iran et l'Irak.
- donc le seul truc qui ne rende pas fou, c'est de lire ou relire Lovecraft dans le noir, en alternant avec de la méditation de pleine conscience rythmée par le support audio psalmodié de Noël "les plus beaux contes de Nyarlathotep lus par Christophe André" avec le téléphone coupé (à télécharger en mp3 dans les boutiques spécialisées). Je vous fais une ordonnance pour une cure de 15 jours pour commencer, après vous pourrez recommencer à lire des blogs. 
- De toute façon, n'importe quel récit de Lovecraft ne peut rivaliser en épouvante confite avec celui du réveillon d'un malade atteint de schizophrénie.
Donc je ne vois pas bien comment je vais pouvoir inaugurer cette série de "Lovecraft Facts" annoncée, car à peine promise la voici compromise par cette collision tragique entre les prophéties de malheurs cosmiques de l'ermite cybergeek de Providence et le Réel, qui fait rien qu'à dépasser l'affliction.
Et je ne dis pas ça parce que hier soir en rentrant dans le noir le long de la Sèvre pas éclairée sur le vélo électrique de ma femme dont je maîtrisais très moyennement la vitesse je me suis gravement cassé la gueule du côté de la cale de Beautour. Pas uniquement. Disons que de flinguer un pantalon neuf à 95 euros et manquer mourir parce que j'étais parti avec pas d'casque quand le trottoir m'a foncé dessus ne m'a pas aidé à regagner la maison dans de bonnes dispositions vis-à-vis de cet enfoiré de reclus de Providence. En plus j'ai été ramassé par un petit jeune de 45 ans qui était sorti promener son chien, d'une marque qui ne m'a pas marqué mais qui ne m'a pas mordu non plus, et qui m'a pris pour un vieillard maniaque et suicidaire en insistant sur le risque de commotion cérébrale en cas de chute. Je n'ai pas osé l'entreprendre sur ce que les antidépresseurs avaient occasionné en matière de commotion cérébrale la fois où j'en ai pris, il aurait fallu que je lui fasse lire des extraits de ce blog remontant à fin 2011 et je n'avais pas internet sur moi; en plus j'ai cru pendant quatre kilomètres que j'avais bousillé la partie électrique du vélo parce que j'avais encore une petite lumière devant mais plus d'écran de contrôle, mais je pédalais très fort dans le noir restant tellement l'incident m'avait vexé, et ce n'est qu'en arrivant sous un providentiel lampadaire près du parc que j'ai vu qu'une cosse avait été arrachée du boitier mais une fois remise, ça s'est rallumé et j'ai pu finir le trajet avec l'assistance électrique, il y a vraiment un bon Dieu pour les imbéciles, ça je le lui avais dit au mec dans le noir et ça l'avait fait sourire mais pas trop fort parce que je lui ai sacrément fait peur, sans même lui faire lire une page choisie de l'appel de Cthulhu... trois jours plus tôt le guidon s'était complètement dessérré pendant le trajet de retour et j'avais fini quasiment sans contrôler ma direction, je crois qu'il va me falloir admettre mon impuissance devant le vélo électrique, que comme l'alcool, c'est un truc trop fort pour moi.
En plus, je crois avoir écrit tout ce que je m'autorisais à penser des lovecrafteries réelles et imaginaires il y a déjà un moment, et à l'époque j'avais plus d'élégance dans la désinvolture.
C'était moins besogneux.

samedi 4 janvier 2020

Lovecraft Facts (1)

Les Chuck Norris Facts, il y en a peu de drôles,
mais quand elles le sont, elles le sont.
Depuis quelques jours je caressais l'idée de m'amuser un peu en brodant autour de Lovecraft Facts, que je me complaisais à imaginer bâtis sur le modèle des Chuck Norris Facts, je relisais pas mal de trucs autour du flippé de sa race de  reclus de Providence, ça commençait à venir, et puis, fatalitas ! d'un seul coup, en surfant sur l'actu je ne caresse plus rien du tout, entre la fonte accélérée des glaces du Pôle Nord qui promet la décongélation du grand Cthulhu à aussi courte échéance que la dépréciation immobilière de mon ranch "les sabots dans l'eau" sur la côte landaise, l'Australie qui brûle kangourous et koalas dans ses centrales à charbon pour détrôner la Californie dans le championnat du monde d'incendies, Don Trump qui joue à la roulette russe belge - 6 balles dans le barillet - avec l'Iran, ce qui va certainement contribuer à détendre une météo régionale déjà souvent orageuse en fin de soirée, selon les experts du 28 minutes d'Arte que j'invite tous les soirs dans mon salon pour refréner mon appétit après les excès de foie gras à la cocaïne des deux réveillons, si vous voulez tout ça mis bout à bout, même pour les amoureux du désastre comme moi, ça fait un début d'année un peu chargé, alors c'est vrai, on va pas se fâcher pour six pneus, mais je n'ai plus trop le cœur à sourire avec une horreur littéraire délicieusement surannée, alors que l'actualité relègue Lovecraft et ses poulpeuses créatures, Lovecraft et ses luxueuses chimères de l'entre-deux guerres, Lovecraft et ses pittoresques phobies du métissage racial, un peu en seconde division de l'épouvante, allez, du balai le calmar visqueux, au rancard avec Casimir l'ami des enfants et les monstres bébêtes et obsolètes...
Ces jours-ci le vrai ami des enfants c'est le bon docteur le Scouarnec, chirurgien des viscères qui les accompagne au plus près de leur douleur surtout quand c'est lui qui la provoque par des attouchements indicibles en salle de réveil post-opératoire, et pendant ce temps-là l'anesthésiste de Stephen King peut bien aller se rhabiller.
Et hier j'ai monté un reportage sur un expert de justice en morphoanalyse de traces de sang, le gars mandaté par les flics de la police qui arrive toujours trop tard mais qui tombe à pic pour venir faire parler les taches de rebelle sur les scènes de crime, qui nous dit texto "on s'habitue jamais, surtout quand des enfants sont impliqués, et y'a toujours un cas qui dépasse un autre; dans l'abomination, l'être  humain n'a pas de limites."
L'abomination, un terme quasiment privatisé par les traducteurs de Lovecraft en leur temps.
En plus en venant au bureau ce matin sur le vélo nucléaire de ma femme que je lui ai hardiment chapardé dans le garage pendant son absence de la maison, je me suis fait engueuler par un sourd-muet devant la cantine du conservatoire, parce que je roulais sur la voie réservée aux piétons. Il en vibrait d'indignation et j'ai failli l'écraser, ce con.
Quand on se fait engueuler par un sourd-muet, l'avantage c'est que ça ne fait pas beaucoup de bruit, mais les gémissements qu'il tire de sa pauvre gorge sont quand même assez anxiogènes, sur le plan de l'horreur audiovisuelle, à mi-chemin du muet et du parlant.
Du coup, ça m'a tout coupé.
Bref, c'est pas le moment de venir me faire chier avec Lovecraft.
Putain, j'ai failli oublier Matzneff

mardi 11 décembre 2018

The The - Infected - The videos (1986)

En 1986, Matt Johnson et ses plus proches collaborateurs enregistrent le meilleur album de rock du monde, pour toujours et à jamais. 
Il s'appelle Infected. Ca parle de l'effondrement probable de l'Angleterre, d'amours toxiques, de pornographie du désespoir et d'invasion de l'Irak.
Matt décide alors de promouvoir l'album en faisant réaliser un clip pour chacun des titres qui le composent.
En effet, la promotion par CBS du 45 Tours "Sucré oiseau de Vérité" qui évoque sans détours l’implication militaire américaine dans la politique au Moyen-Orient a été quelque peu contrariée par la campagne de bombardement US sur la Libye
Johnson et son manager persuadent alors CBS Records d’avancer 350 000 £ pour la réalisation des vidéos, somme inouïe pour un groupe si peu connu. C'est alors que Johnson et le réalisateur Christopherson prennent l'avion pour l'Amérique du Sud afin de filmer les vidéos de "Infected" et "Mercy Beat" que les événements commencent à devenir incontrôlables. Tournant dans la jungle péruvienne à Iquitos, Johnson a recours aux services d’une tribu indienne locale. Les Indiens l’initient, lui qui est déjà un passionné de drogues, aux préparations hallucinogènes utilisées dans leurs rituels tribaux. La vidéo de "Mercy Beat" montre une scène où, pendant le tournage, l’équipe est attaquée par un rassemblement de combattants rebelles communistes, en colère contre l’apparition de ce qu’ils considéraient comme des intrus occidentaux. Johnson confirme que la scène était authentique et impromptue et admit qu’à l’époque il était "si haut", rappelant la folie qui s’était ensuivie : "Quelqu'un a sorti un serpent avec lequel je me débattais, et je déteste les serpents. Un singe me mordit. Et puis moi et ce gars, que je venais juste de rencontrer, nous nous sommes coupés et nous sommes devenus des frères de sang, nous frottant le sang sur le visage l'un sur l'autre, des trucs comme ça. "
La scène d’ouverture de « Infected » montre Johnson rivé à une chaise à bord d'un bateau naviguant sur une rivière dans la jungle : Johnson a déclaré qu'il souhaitait que le clip commence comme le Fitzcarraldo de Klaus Kinski. (de Werner Herzog, NDLR)



Le jeune John Warsen, alors tout juste sorti de l'académie militaire, tombe sur ces vidéos. Il ne s'en relèvera jamais. 32 ans plus tard, s'apercevant que leur présence sur le Darknet semble s'estomper, il procède à un ingrat et courageux travail de restauration des archives mpeg1 et remet tout le bazar en ligne sur un serveur taïwanais dédié. Tout de suite c'est la panique, les bourses plongent, les gilets jaunissent, le vieux monde vacille.
N'écoutez pas ceux qui prétendent que Matt Johnson serait devenu bouddhiste et vegan. 
Il est éternellement empalé sur sa chaise percée dans Infected, le clip, pour toujours et à jamais.

https://www.mediafire.com/file/cacck9h68kwtb9b/The_the_Infected_videos.zip/file

La réincarnation la plus récente de The The nous fait craindre le pire.
Marie, remettez le disque, et méditons sur l'impermanence.


dimanche 2 décembre 2018

Un peu d'humanité, dimanche


Beaucoup trop de douceur retrouvée en ce premier dimanche de décembre pour la garder pour moi. Tout d'abord Julien Baer, on ne le présente plus, on ne l'a jamais présenté, c'est pas aujourd'hui qu'on va commencer, il a fait quelques tentatives au cours des siècles, la mayonnaise n'a jamais vraiment pris, n'empêche même que "la réussite est un échec pour celui qui veut plus danser" (Thiéfaine), et pourquoi donc parlerais-je d'échec, sa chanson a atteint son but, son but c'était moi. 



Dans la même famille des susurrants mélanco & autres Timber détimbrés qui n'ont pas la tête à ça, Albin de la Simone,  5 albums en 15 ans, il insiste le bougre, il va finir par y arriver, j'aime beaucoup, sa bôme sur mes plaids, clip improbable avec Emmanuelle Devos et surtout Régis Laspalès, totalement à contre-emploi, dix fois meilleur que quand il ouvre la bouche, coup de génie du casting, aussi fort que Bourvil dans le Cercle Rouge, tous au refrain : «  C’est dans la tête tout ça », et Pablo Restobar qui nous déclare dans les commentaires youtube "Ca change, c'est dans la braguette d'habitude..", je m'inscris pas en faux, "Bon dimanche sous vos applaudissements" (Jacques Martin), clap de fin.

jeudi 7 décembre 2017

Ah que coucouic !

Johnny, c'était un monument.
Ca ne veut pas dire qu'il était habité. 
Surtout vers la fin.
La plupart du temps, la décentralisation rampante fait que l'Office National des Feux de Forêt en Vrai Bois d'Arbre délègue la maintenance des immeubles les plus vétustes de son patrimoine immobilier et autres chefs d'oeuvre en péril à des sociétés de gardiennage, peu regardantes sur la qualité de la vie socio-culturelle que des intérimaires en voie d'uberisation insufflent aux heures de visite de l'édifice public en y tenant une permanence, sauf les week-ends, les veilles de week-ends, et parfois même les jours qui précèdent les veilles de week-ends.
Ainsi Johnny avait-il été relégué à vivoter frileusement à l'Ombre du Monument Erigé à Lui-même. 
Un peu comme Warsen et sa e-tombe : je fais acte de présence aux heures d'ouverture du cimetière, je ratisse les allées, je donne de petits coups de binette dans les plate-bandes, je redresse quelques stèles branlantes, je lâche une petite giclée de Round-Up à la one again quand personne me regarde, mais au fond, je pourrais aussi bien mettre un polochon dans le lit, personne ne verrait la différence, comme me le disait une amie pas plus tard qu’il y a 10 ans sur un blog tellement hyper-secret que j’en ai oublié l’adresseet j'en viens même à douter de son existence, qui s’est si souvent confondue avec la mienne.
Johnny était devenu le gardien chenu et décati du monument à la gloire de lui-même.
Programme minimum sur toutes les chaines d’info people et drapeaux en berne, après une vie marquée du seau de la débauche, qu’il faut bien rincer entre les orgies sinon ça cocotte un peu et les invités froncent le nez sans oser aborder le sujet de front, mais quand même ça démarre pas sous les meilleures auspices.
Idole des jeunes qui le sont restés trop longtemps, dans un jeu malicieux de renvoi d'ascenseur pour l'échafaud à Jean d'Ormesson (dont j'ai dit tout ce que je m'autorisais à en penser ici, sans jamais avoir lu un traitre mot de sa prose, je ne voudrais pas tomber sous le charme de ce vieux séducteur invétéré désormais vieux séducteur mort invétéré), d'Ormesson devenu depuis trop longtemps l'idole des vieux qui le sont restés trop longtemps, qui nous cassent les burnes à hanter les plateau télé tellement ils ne meurent pas après avoir fumé la chandelle par les deux trous, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps, et l'horloge au salon qui dit oui qui dit non, et puis qui nous attend.
Les voici réunis dans la mort, affection extrêmement démocratique mais en voie d'uberisation, Johnny et d'Ormesson, le premier abandonné par son père âgé de huit mois, le saltimbanque braillard qui se fera chantre mou du rêve américain bien avant qu'il vire aux cauchemars trumpiens sur l'abrogation de l'Obamacare, Johnny légitime héritier d'une de ces familles plus que modestes qui n'ont acquis leur légitimité qu'à force d'abnégation et de renoncements à la précarité rampante, sur fond d'airb'n'béisation de leurs conditions de vie d'enfants de la balle, et d'Ormesson, représentant lubrique et facétieux d'une aristocratie aux abois, suppot congénital de la presse de la grande bourgeoisie qui a toujours soutenu les guerres coloniales et François Fillon, comme le pointera hardiment Jean Ferrat dans l'Huma-dimanche... d'Ormesson et Johnny, ennemis de classe héréditaires mais secrètement copains comme cochons dans l'intimité, celui qui croyait au Ciel et celui qui palpait de la Sacem, dans les rangs de laquelle beaucoup de punaises de bénitier prétendant bosser en sous-main pour le ministère du Blasphème et du Download à la mise en oeuvre de la loi Hadopi réputée inapplicable en l'état, passent le plus clair de leur temps au bureau à surfer sur des sites de fake news  farcies d'hypothèses grotesques taillées sur mesure pour appâter le chaland conspirationniste pour meubler le vide de leurs existences tragiques.

Dans son élégie funèbre à Johnny, Gérard Manchié ne mâche pas ses mots :
"Que reste ici de mon passé
Dans ce caveau frais repassé
L'habit de noce et le carton
De ma langue et de mon menton
L'os.
(...)
Prenez soin de moi si pouvez,
Faites de vos bouches un Avé,
Que Dieu le dépose ou l'apporte
S'il fut seul au pied de ma porte
Close. "

Et Ramon Pipin, leader charismatique injustement oublié d'un groupe phare du rock parodique qui doute lui aussi beaucoup de son existence ces temps-ci, à tel point qu'il croit s'appeler Ramène Dupain, en un terrible trouble identitaire dû à une existence entièrement dédiée au stade spéculaire du miroir médiatique qui déforme tout ce qu'il touche sans même le réfléchir avant de parler, a pressenti en un prodigieux insight dû à ses capacités de channeling hors gabarit, qui feraient passer les mutants du professeur Xavier pour de besogneux hébéphrènes enfilant des perles de Noël dans un ESAT, le devenir de Johnny dans les bardos qui s'étendent au-delà de sa brève incarnation :
"Un beau soir un éclair égaré par l'orage
Frappa de plein fouet son vélo sauvage
il était dans le désert depuis trop longtemps
mais pour Johnny, l'enfer ce n'est qu'un feu de camp."
La rédaction de France Dimanche, qui l'avait enterré un peu prestement la semaine dernière, mais c'était quand même assez bien vu par rapport à leur ligne éditoriale habituelle, peut faire profil bas. L'autopsie simultanée de nos deux monuments (qui sera retransmise en direct sur France 3 jours après) permettra sans doute de révéler pourquoi les jeunes (comme Johnny avait su le rester à grandes lampées d'infusion de placenta de bébés morts transfusés en Suisse) meurent plus jeunes que les vieux (comme Jean, dont il n'est nul besoin que j'exXXXplicite ici les secrets de sa longévité).

Post Mortem Scriptum : 
Hier matin sur France Inter, Nicolas Demeuré célébrait le chanteur mort le moins connu des programmateurs de la station. Il a passé le fameux "poème sur la 7eme rue", qui date de 1970 et qui sera ensuite exhibé en boucle toute la journée à donf jusqu'à c'que la nausée abonde,  comme preuve irréfutable qu’il y avait des traces de vie intérieure dans Johnny. 
Je ne connaissais pas cette chanson, on l'aura compris je ne suis familier ni du bonhomme ni de l'oeuvre, et ne tiens pas à rejoindre la horde des thuriféraires larmoyants, j'ai d'autres chattes à fouetter et une pile de dossiers en retard qui s'accumulent sur mon bureau Empire, s'agirait pas de se laisser envoûter par les sirènes de la connerie cybernétique, qui ont du poil aux pattes sous leurs bas résille, mais en entendant pour la première fois ce fameux "poème sur la 7eme", je me dis "Wow, il emprunte la musique de Zardoz et rappe sur la thématique de Soleil Vert, ah que trop fort le monsieur", mais une fois dessaoulé, je m'aperçois que ces deux films de SF datent de 1974. 
Il y aurait matière à un autre article sur les facultés visionnaires de ces artistes écorchés vifs qui pressentent les tourments d'une époque à venir grâce à leur sensibilité d'éponge imbibée, bla bla bla, mais je n'ai plus le temps.
(l'autre bonne réponse était Johnny Hallyday - Jésus Christ (1970)mais c'est pas grave, vous repartez avec les fiches de monsieur cinéma, et le bêtisier des blagues de Johnny)


Post Mortem Scriptum 2 :

Il y aurait eu un article moins décalé à écrire sur les poncifs journalistiques du "combat" livré par Johnny contre le cancer du poumon. Le cancer du poumon, dû à un abus de cigarettes plus ou moins bien roulées sur une longue période de temps, ne se "combat" pas une fois qu'il est déclaré, mais en amont, dans la reconnaissance du fait que si la dépendance consiste à effacer la douleur par ce qui la provoque, il faut savoir s'incliner pour vaincre, comme le disait le Grand Schtroumpf.
Mais j'étais mal placé pour en parler.
C'eut été la clinique psychiatrique qui se fout de l'Institut Médico-Légal, si tu vois c'que j'oeuf dur.
D'autres reprendront peut-être ce flambeau.
Je l'ai pas déballé, il est flambant neuf.
Le papier kraft commence à noircir.
Faire offre au journal, qui transmettra.
Evidemment, la vrai actu du jour c'est Trump qui reconnait le "Jerusalem" d'Alan Moore comme nouvelle capitale de la littérature mondiale, au mépris du droit international et de Philippe Manoeuvre qui n'a pas fini de le lire, si tant est qu'il l'ait commencé, mais que voulez-vous, l'actualité nécrologique dicte sa loi d'airain, je ne fais pas ce que je veux à la rédaction, encore heureux qu'on ne m'impose pas un symposium sur le statu-quo sur l'aéroport de Notre-Dame des Glandes, toujours en stand-by.



samedi 31 octobre 2015

Hashtag #Jesus#Christ - [JW Team] (2015)


Osons.
En tout cas, moi j'ai osé.


Ah non, flûte, c'est ici :





et comme en France tout finit par des chansons, reprenons en choeur :

The Ballad of Boogie Christ

Christ would wear cowboy boots
Christ would have sex
Christ would eat pizza
And cut black jack decks
Christ would be sober
But christ would be fun
Christ would get over
On those trying to run
Christ would love hip hop
Metal and soul
Christ would bring chaos
The breath of control
Christ would be rocking
Christ would be free
He'd say there’s no difference
Between you and me
I'm always on the run and I hate copy paste for god's sake
This is the ballad
Of boogie christ
Toss my salad
And feed me rice...


mardi 4 février 2014